Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 38. (Budapest, 1972)

DOBROVITS, ALADÁR: Le Chacal dans la Barque

Le texte gravé négligemment est plein de fautes de grammaire et d'ortho­graphe, et les signes sont souvent intervertis, etc. Toutefois, c'est bien ce fait qui permet de dater le texte. Dans la première ligne le sp 2 succédant aux mots 11133, ne peut être un signe de reprise, mais un point d'exclamation. Dans le mot 3bd w (Abydos) on trouve le signe h3st au lieu de dw. La fin de mot féminine fait souvent défaut. Les particularités mentionnées de rinscription, collationnées avec le style de la scène de l'offrande, indiquent en toute certitude l'époque Ptolémaïque comme date de l'exécution de notre stèle. La scène de l'offrande du champ médian corres­pond au caractère funéraire-sacrificatoire du texte ; il n'est cependant pas en cor­rélation avec la rej)résentation du chacal dans la barque du champ supérieur qui, d'ailleurs, est absolument exceptionnel. On rencontre fréquemment le chacal de­bout dans la proue de la barque (d'ordinaire Oupouaout) en compagnie d'autres personnages, là, cependant, nous ne pouvons penser à Oupouaout en sa qualité de psychagogue, le chacal étant le seul personnage de la scène. La scène, toutefois, est semblable à celle de la vignette qui illustre le Chapitre Cil du Livre des Morts, où au milieu de la barque se trouve non pas un chacal debout, mais un personnage à tête de chacal (divinité) en compagnie d'un personnage à tête de faucon et d'une petite figure humaine. Le chapitre se lit: «Chapitre sur l'embarquement d'un homme dans la barque de Ra. Ainsi parle XY juste de voix: O, Toi qui es Grand dans ton bateau, emmène-moi dans ton ba­teau que tu as attaché à ton escalier (3) que je conduise ton voyage parmi ceux qui t'appartiennent, parmi les planètes. Mon exécration, c'est mon exécration, je ne mange pas mon exécration, j'ai horreur des excréments, je ne les mange pas (mais) les dons et la nourriture de l'offrande, je ne lui fais pas tort (par les excréments), je ne l'approche pas de mes mains, je ne marcherai pas sur lui avec mes sandales, car mon pain est fait de blé blanc et ma bière d'orge rouge que m'apportent les barques solaires matinales et crépusculaires. J'exige les dons des villes, provenant des autels des âmes de Héliopolis. Salut Our irts, quant tu parcours en navigant le ciel! Gâteau qui es à Thinis! Toi, qui t'associe aux chiens! Je ne suis pas fatigiié, mais je viens moi-même pour libérer ce dieu de ceux qui lui nuisent, des maladies des jambes, des bras et des pieds. Je suis venu pour cracher sur les jambes, pour raccorder les bras et pour déplacer les pieds, pour partir en bateau comme l'avait commandé Ra.» Dans le chapitre mentionné, le point de départ — l'embarquement dans le bateau de Ra — explique la représentation du bateau de la vignette, mais le texte parle invariablement et sans aucune transition de la nourriture d'outre-tombe du mort justifié. Ce sont les conceptions anciennes connues par les textes des Pyrami­des et les textes funéraires égyptiens qui surgissent ici : la peur des excréments con­stituant la nourriture des morts sans sépulture. Par contre, la nourriture du mort justifié consiste en pain fait de blé blanc et en bière d'orge rouge — la bière étant l'offrande due au défunt. La nourriture du mort se trouve sur la stèle de Budapest également. Cette nourriture d'outre-tombe est apportée par les barques solaires ma­tinales et crépusculaires, fait qui peut éventuellement constituer encore une autre liaison entre la représentation de la barque de la vignette et le texte du chapitre. «Gâteau qui es à Thinis» rappelle les aliments de Thinis personnifiés sur la stèle de Budapest. Or, le texte se transforme dans la suite de plus en plus en un texte magi­que, il se détache entièrement de celui de la stèle de Budapest, et n'indique la navi­gation qu'à la finale.

Next

/
Thumbnails
Contents