Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 37. (Budapest, 1971)
KAPOSY, VÉRONIQUE: Sur quelques dessins de Paolo Earinati
l'artiste désirait placer ces figures dans de petites niches ou éventuellement entre les colonnes. 10 Sur la feuille de Windsor la tête d'Attila se trouve sur un papier carré isolé duquel l'artiste avait, plus tard, couvert la tête originairement ébauchée. Ce dessin collé postérieurement sur la feuille doit cacher un visage que le dessinateur avait ébauché avant de connaître les rejorésentations habituelles d'Attila. Le visage barbu d'Attila tel un faune, remonte à l'historiographie du VI e siècle, lorsque c'est des faunes que Jordanes — en se référant à Orosius, un historiographe espagnol du V e siècle, — fit descendre les Huns. 17 C'est la survivance de cette tradition que prouvent le développement du type de portrait d'Attila et sa diffusion en Italie par le moyen des représentations des monnaies. 18 L'une de ces premières représentations est le relief d'Attila de la Chartreuse de Pavie, datant du XV e siècle. 19 Mais ce n'est pas ce type de visage que Raphaël a peint sur sa fresque des Chambres du Vatican, représentant la rencontre du pape Léon I er et d'Attila, où Attila figure avec une barbe, mais non avec une visage de satyre et sans cornes (comme sur nombreuses médailles), la tête coiffée d'une couronne ouverte. 20 Parmi les effigies d'Attila au visage de satyre et portant une couronne ouverte, la première est sans aucun doute le dessin de Windsor de Farinati. 21 L'inscription de la feuille de Windsor qui dit Attila roi de Hongrie, remonte à la littérature de l'Italie septentrionale du XIV e siècle, où cette dénomination figure pour la première fois dans l'épopée de Nicolô da Casola, 22 et c'est d'après celle-ci que le titre se répand dans la littérature, tandis que les inscriptions dans les arts plastiques et sur les médailles le disent seulement roi (Rex) ou «Flagellum Dei». 23 Le dessin du Moravske Museum de Brno, figurant le martyre de Saint Laurent a lui aussi conservé une composition relativement à laquelle le «Journal» ne contient pas de données (fig. 28). 24 Le style du dessin diffère de celui des feuilles ci-haut énumérées: il a un caractère moins graphique et est moins plastique, mais avec ses lavis mous tend plutôt à des effets pittoresques. L'artiste indique l'édifice s'élevant à l'arrière plan par quelques traits de pinceau, et la végétation par les lignes légèrement tracées des contours des feuillages d'un arbuste penché en avant. Les visages sont encadrés de cheveux et d'une barbe, mous comme de la ouate. Le dessin rappelle les oeuvres que Farinati a exécutées plus tard, dans les années 1590. Il convient de signaler que la figure d'homme se tenant de dos sur le côté droit, penchée un peu en avant et tenant une longue barre est très proche de la figure de 1,1 Terence Mullaly date la série de dessins dits alentours de 15(50 — 1570. Andrews K: op. cit. Vol. I, p. 49. 17 J o i' d a n e s : De origine aetibusque Getarum (Getica), de 551. Edité par Th. Mommsen. Mo num. Germ. hist, script, antiqu. V, 1. Berolono, 1882, p. 40 — 42. — E c kh a r d t, S. : Attila a mondában. Attila és hunjai (Attila dans les récits. Attila et ses Huns). Dir. Gy. Németh. Budapest, 1940, p. 148, 298-299. 18 H u s z á r, L.: Attila dans la numismatique. Moneta Prisca. Budapest, 1947. 1M H u s z á r, L. : op. cit. p. 10, fig. 3. 20 Raphaël a travaillé sur le tableau dans les années 1513—14. S a 1 m i, M. dir.: Raffaello, l'opéra, le fonti, la fortuna. Novara, 1908, Vol. I, pl. XXX. 21 Jusqu'à présent on a considéré comme la première représentation d'Attila au visage de faune coiffé de la couronne ouverte celle qui orne le frontispice d'un livre italien du XVII e siècle: Attila flagellum dei, tradotto dalla vera Cronica, per Roco de gli Arminesi Padovano. In l'adova, e in Bassano, Per Gio: Antonio Bemondini. — Ballag i, A.: Attila a «kutyafajzat» (Attila «engeance de chien»). Irodalomtörténeti Közieménvek, II (1893), p. 208. - H u s z á r, L.: op. cit. p. 10, fig. 10. - E c k h ar d t, 8.: op. cit. p. 172, 310. 23 Voir Ft u s z á r, L. : op. cit. 24 N° d'inv. B. 2750. Lavis de bistre, rehaussé de blanc. 409x283 mm. Je dois la photographie au Moravske Museum de Brno et à la complaisance de Mme Helena Kusakova.