Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 37. (Budapest, 1971)
SZILÁGYI, JEAN GEORGES: Le peintre de Munich 833
nient aux autres par la double bande réservée faisant le tour du vase sous le sujet, et par la forme de l'embouchure ; la forme du pied se répète sur l'amphore de Munich. C'est surtout le rapprochement de la figure d'homme léontocéphale de la face A et du Silène de New York qui permet d'identifier l'amphore de Paris: les schémas de la course à genoux sont absolument identiques, et l'incision des détails des jambes prouve que les deux vases sont sortis de la même main. Cette constatation se trouve attestée par sa parenté avec les formes des têtes et de leurs détails incisés, ainsi que l'attitude des mains des Silènes de New York et de Budapest où on retrouve aussi la ligne noire indiquant le terrain, tracée dans le champ. Les traits du visage de la Sirène de la face B (l'incision de l'oreille, de l'oeil et du nez), et l'attitude de sa main la rattachent intimement à la figure de femme se tenant à l'extrême gauche de la face A de l'amphore de Munich. Son poing gauche serré et levé s'explique lui aussi peut-être par l'attitude de la main de cette figure de femme tenant la lance : c'est ce schéma qu'elle répète, mais cette fois sans motivation précise, tout comme la ligne ondulée incisée sur la main gauche du Silène de New York devient intelligible si on le compare à celle du Silène de Budapest. A savoir, sur ce vase sa présence sur la partie intérieure de la main est mieux motivée. Tous deux tableaux du vase de Budapest durent porter un seul personnage, comme aussi les tableaux de l'amphore de Paris et en partie de celle de New York. Des compositions à plusieurs personnages du peintre on ne connaît pour le moment que les tableaux de l'amphore de Munich: malheureusement, ces tableaux ne peuvent être étudiés que d'après les dessins de la publication, par conséquent il est impossible d'établir dans quelle mesure les lignes — comparées aux autres oeuvres du peintre inhabituellement raides — sont proches de l'original. De toute façon, il semble à l'instant que le peintre ait été plus familier dans le monde des compositions à peu de personnages, et que son invention personnelle se soit dans celles-ci plus librement épanouie. Une généralisation faite d'après si peu de pièces connues n'a en elle-même pas une grande importance, malgré cela il convient de signaler cette particularité des tableaux du peintre, carelle se rattache à la tradition de la peinture de vases étrusque à figures noires représentée par le Groupe des Feuilles de lierre et par le Groupe de La Tolfa. Bien que l'amphore de Paris ait été considérée autrefois comme une oeuvre sortie d'un atelier grec oriental, depuis la connaissance plus ample de la peinture de vases étrusque à figures noires, plus personne ne met en doute que nous soyons en présence des produits d'un atelier étrusque. La couleur de l'argile, les imperfections de la technique de la céramique l'attestent elles aussi, et plus importantes encore sont les incisions négligées parfois inorganiques dont les analogies très proches sont visibles sur des vases à figures noires de l'époque, en partie vaguement identifiés, telle une amphore de 1' Akademisches Kunstmuseum de Bonn, 7 et en partie sur les vases du Groupe de Northampton, localisés depuis longtemps en Etrurie. 8 Les attaches avec ceux-ci et — plus lointains niais également distinctes — avec les hydries de Caere, 9 ainsi qu'avec les autres genres de l'art étrusque contemporain 'Greifenhagen, A.: AA 1936, p. 396-98 et fig. 48-51; cf. actuellement G ru n w a 1 d, Chr. dans le catalogue intitulé «Antiken aus dem Akademischen Kunstmuseum Bonn». Düsseldorf, 1969, p. 151 — 152, n° 172. 8 Sur le Groupe de Northampton voir récemment Coo k, Et. M,: BSA 47 (1952) p. 149 — 50, et Greek Painted Pottery. London, 1960, p. 159; L a n g 1 o t z, E. : Antiken aus dem Akad. Kunstmus. Bonn (v. la note précédente), p. 145 — fi, n° 167. Pour les connexions cf. en dehors des têtes de Silène, le chien de l'amphore de Munich du peintre de Munich 833, et l'un des chiens de l'amphore également à Munich, du Groupe de Northampton (SFf , n° 585, fig. 69). 9 Cf. par ex. Mon. Piot 41 (1946) p. 45, fig. 8; ibid., 44 (1950) pl. 2, à gauche (le Silène courant vers la droite) ; etc.