Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 36. (Budapest, 1971)

G. AGGHÁZY, MARIE: La statuette équestre de Léonard de Vinci

Statuette de Dublin. Collection de M. John Hunt. Longueur totale: 23,2 cm, hauteur totale: 21,1 cm. Massive. Malgré ses dimensions bien plus petites, la statuette pèse davan­tage: 2,18 kg. Le noyau ne fut donc pas éliminé. Le seul trou de coulée sur le sommet de la tête est ajslani. La surface est ciselée et limée. La patine est un noir posé irrégulièrement. Le limage minutieux et régulier de l'alvéole dentaire est particulièrement gênant et contre nature. Pareillement au spécimen de New York, l'alliage contient du zinc ce qui, abstraction faite des autres critères, diminue en soi-même sa valeur. Le Metropolitan Museum de New York n'a jamais considéré son propre exemplaire comme l'œuvre de Léonard, mais comme celle de l'un de ses disciples et datant de la fin du XVI e siècle. Le cheval de Dublin se cabre de la même façon abrupte que celui de Budapest, mais il est incontestablement plus récent. Le spécimen de Londres a jusqu'à présent figuré à quatre expositions internationales comme l'œuvre de Léonard de Vinci. Après nos observations immédiates et après avoir comparé les pièces aux sources écrites, nous devons considérer cette attribution comme du moins fortement problématique. La statuette de Budapest était incontestablement le premier exemplaire et le modèle des pendants de New York et de Londres, modelés séparément mais semblant appartenir l'un à l'autre. La pose de ceux-ci est plus incertaine et leur statique est plus faible; leurs corps plus moux ont un caractère maniériste. Nous devons chercher leur maître avec une grande vraisemblance dans la personne de Leone Leoni. C'est le spécimen de Budapest qui semble le plus conforme aux dessins de Léonard figurant la technique de la fonte, et à ses descriptions des préparatifs en vue de la coulée, i lescriptions publiées dans le manuscrit de Madrid. 11 serait désirable de faire aussi un examen quantitatif de l'alliage: comment l'alliage de la statuette de Budapest correspond-il au contenu d'étain, prescrit par Léonard. Son système de raidissage est en principe con­forme a l'esquisse visible sur le dessin n° 12.349 de Windsor, daté entre 1490— 1492. Le corps creux et les pieds massifs correspondent au dessin n° 12.351 conservé également ii Windsor, qu'on date des années autour de 1491 —93. Sur celui-ci les rigoles de coulée indiquent qu'il aurait désiré fondre le modèle couché sur un côté, (''est une esquisse figurant cette manière de la fonte qu'on voit, sur la feuille 151 v du manuscrit de Madrid n" 8936-11. Dans ce manuscrit figurent également les dates 1491 et 1493. Les dates et les dessins du cheval avançant indiquent qu'il y fit les préparatifs de l'exécution du monument de Sforza. Les solutions techniques sont valables aussi pour la figure du cheval se cabrant. Sur le dessin de Madrid ci-haut cité la position des trous de la coulée x'épond grosso modo aux trous de coulée restés libres sur la statuette de Budapest. Par contre, sur la feuille 149 r du même manuscrit, le maître a fait une esquisse magistrale de la manière de la coulée dans une position couchée sur le dos. C'est à celle-ci qu'appartient l'annotation faite le 20 déc. 1493 (it se trouvant sur la feuille I ."> I v, selon laquelle: «conchiudo gittare il cavallo sanza coda ed adiacere . . . » 45 En ce qui concerne l'exécution technique, ce fait a pour nous une importance décisive. 11 est vrai que c'est ce même procédé qui est visible sur le cheval de New Y^ork, mais le maître de celui-ci, Leone Leoni, a consciemment imité» Léonard, étant donné que les manuscrits de Madrid avaient appartenu à lui et sont passé par l'intermédiaire de son fils en la propriété du roi d'Espagne. Le noyau fut éliminé dans la partie de la queue, puis cette partie fondée séparément fut emboîtée dans la statuette. L'ouverture plus grande sur le dos du cheval, visible sur le dessin de Léonard, prouve que le maître désirait exécuter uni! statue de cavalier, mais il a fondu séparément aussi le cavalier, car cette sorte de technique lui posait un problème moins compliqué. MARIE G. AGGHÁZ Y 45 H e y d e n r e i c h, L. H. : Bemerkungen ... etc. Kunstchronik, XXI, 1968, p. 89.

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