Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 36. (Budapest, 1971)
G. AGGHÁZY, MARIE: La statuette équestre de Léonard de Vinci
Pareillement incertaine est la supposition qui pour le moment est impossible à décider, et selon laquelle les juments ou les chevaux sans sexe de New York et de Londres destinés à être attelés dans un char (fig. 71 — 72) aient été commandées postérieurement à Leone Leoni, pour représenter la mise en scène de l'histoire du «Chevalier de la Charrette», donc de Lancelot du Lac. 40 A savoir, nous possédons une donnée indirecte du XV e siècle, disant que le rôle du chevalier séducteur des femmes, était très populaire encore en ce temps-là. Lorsque Philippe le Bon, duc de Bourgogne, séjournait dans ses provinces des Pays-Bas, il eut une fois une controverse violente avec son fils, le futur Charles le Téméraire. Furieux, il quitta clandestinement Bruxelles et erra sur son cheval toute la nuit dans les forêts environnants. Le lendemain le chevalier Philippe Pot fut chargé de chercher le duc et de le persuader à retourner à Bruxelles. L'ayant retrouvé, le courtisan avisé cacha ses reproches dans des paroles flatteuses: «Bonjour monseigneur, bonjoiir, qu'est cecy? Faites-vous du roy Artus maintenant ou de messire Lancelot?» 41 Cette supposition se trouve étayée par le fait que Leone Leoni, dans la correspondance qu'il entretenait, en 1549 et 1550, avec le chancelier Nicolas Perrenot de Granvella, évêque d'Arras, ne cessa de réclamer le modèle du cheval ou du cavalier resté chez François I er , qu'il désirait acquérir à tout prix par l'intermédiaire de l'évêque. Ce modèle lui était indispensable pour pouvoir exécuter la statue équestre commandée par Charles V. Nous ignorons le résultat de cette correspondance. Toutefois c'est le célèbre modèle de cheval de Léonard, mentionné en 1584 comme appartenant à Leoni, qui dut provenir du legs de Melzi, mais il est plus vraisemblable qu'il ait réussi à acquérir le spécimen resté chez François p' 1 '. 42 Toujours est-il qu'à la suite de Lomazzo et des textes historiques relatant de la vie des chevaliers de France, il semble certain qu'à la place des monuments de Milan non réalisés, c'est par ce petit chef-d'œuvre que Léonard de Vinci désirait, à la fin de sa vie, rendre hommage au souverain qui lui avait offert un refuge. Ainsi, après nombreuses esquisses l'endroit où fut fondue en bronze la statuette était le château de Cloux, en France, et son exécution peut être placée aux années entre 1516 et 1519. En dehors de ce que nous venons de dire, nous possédons encore une preuve du fait que notre statuette est identique au modèle exécuté pour François I er et que le roi l'avait beaucoup appréciée. C'est à l'entourage des peintres maniéristes de Fontainebleau qu'appartenait le maître de la nombreuse série de dessins qui actuellement est conservée à Munich. Ces esquisses portent des projets d'ornement des différentes parties de la cuirasse et furent faites sur la commande de François T er vers la fin de son règne, dans les années 1540. 43 L'un des projets d'armure du front de cheval (n°14 703) propose une solution alternative. Sur le côté gauche de la feuille, dans le champ entre les cadres caractéristiques dits «Rollwerk», on voit deux versions de la représentation du cavalier de Budapest (fig. 64). L'auteur de l'article mentionne, comme un motif remontant à Léonard, les dessins de Windsor relatifs aux monuments de Sforza et de Trivulce, mais il ne songe pas à ce que ce motif soit arrivé en entier, et avec une ressemblance bien plus grande que sur 40 S a i n t e - P a 1 a y e : op. cit., p. 42, notes 36, 37, etc. 41 C h a s t e 1 1 a i n, G. : Chronique des choses" de ce temps. Oeuvres Compl. I — VITT. Bruxelles, 1863-66, III, p. 279. 42 P 1 o n, E.: Leone Leoni e Pompeo Leoni. I —II. Paris, 1887, pp. 41, 55 — 56, 57, 59, 63, 99. 43 Thomas, B.: Die münchener Harnischvorzeichnungen im Stil François I er . Jahrbuch der Kunstbist, Samml. in Wien. Tome 55, 1959 (n° 14 703), pp. 61-63, fig. 67.