Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 34-35. (Budapest, 1970)

URBACH, SUZANNE: La «Vierge de Douleur» de Hans Baldung Grien au Musée des Beaux-Arts

tion, 27 et l'interprétation comme médiatrice de la figure de la Vierge pleurant sur son fils remonte elle aussi à la représentation de l'ainsi dite Casa Horne datant du XIII e siècle. C'est ce type qui est à l'origine de la longue série des diptyques très diffusés aux Pays-Bas, tout comme des représentations allemandes de la Miséricorde. La mode des diptyques néerlandais du XV e siècle, allant de Robert Campin jusqu'à Lucas van Le3 r den, devint populaire grâce aux oeuvres de Rogier van der Weyden et de Dierie et Aelbert Bouts. 28 La Vierge de Douleur et le Christ de Douleur affrontés, représentés en buste étaient les formes tardives expri­mant l'intercession de la Vierge et du mouvement de la devotio moderna du XIV e siècle. Sur les tableaux de la Miséricorde (Erbàrmdebild), fréquents dans la peinture allemande du XV e siècle, la mère debout pleure le Christ mort aux yeux ouverts, se tenant d'une manière paradoxale debout. Cette image de piété à figures debout s'est constituée sur le territoire allemand pour la première fois dans la sculpture: elle figurait sur des épitaphes indépendants du programme plastique des églises. Ignorant la disposition primitive des statues, la question de savoir si une statue de la Vierge avait appartenu à celles-ci déjà antérierurement ou seulement après le tournant des XV e et XVI e siècles, (Veit Stoss), reste inéclaircie. Sur les représen­tations de la Déploration du Christ mort, transformées en images dévotionnelles, la Vierge peut tenir son fils mort (Pietà) non seulement sur les genoux, mais elle peut le pleurer aussi debout en face de lui. Panofsky n'a fait qu'indiquer cette façon de représenter les personnages affrontés. 29 C'est cette représentation qui, dans la peinture, apparaît sur les revers des volets du retable de Roudnice. Le Christ de Douleur et la Vierge mis en face, formeront au XIV e siècle la rep­résentation de l'intercession. 30 Cette nouvelle forme de l'intercession figure pour la première fois sur un diptyque exécuté en 1380— 1390, où devant la Vierge de Dou­leur et le donateur agenouillé apparaît le Christ de Pitié telle une vision, dans la lumière qui émane du Père et qui l'éclairé. 31 Le rôle de la Vierge est double: elle pleure le mort et est en même temps la médiatrice entre le moine, le Christ et Dieu le Père. C'est cette représentation que nous considérons comme l'antécédent du type de Roudnice. 27 Sur la Déploration du Christ synthétiquement : O s t e n, G. von: voir son mot lubrique dans Reallexikon der deutsehen Kunstgeschichte (Beweinung Christi), pp. 473 et suiv.; sur l'iconographie de la scène de l'apparition du Christ devant la Vierge: Lexikon der Marienkunde, op. cit., colonne 405 (E. Witz le ben). 28 Sur les diptyques figurant l'intercession: 1* a n o f s k y, E.: op. cit., 1927, note 88; id.: Early Netherlandish Painting. Princeton, 1953, pp. 174 et suiv., 479; Päch t, O.: The «Avignon Dyptich» and its Eastern Ancestry. Essays in Honor of E. Panofsky, De artibus opuscula. Princeton, 1961, et le mot rubrique Diptichon dans Reallexikon der deutschen Kunstgeschichte; R i n g b o m, S.: Icon to Narrative. Abo, 1965, pp. 62 et suiv., 67 et suiv. La nouvelle destination au XV e siècle du diptyque était l'opposition de la passio Christi et de la Compassio Marine. 29 P a n o f s k y, E.: op. cit., 1927, p. 288, note 88, fig. 18, vers 1430. Une oeuvre proche de celui-ci est le panneau dû au Maître de l'autel de Bamberg. Stange, A.: Deutsche Malerei der Gotik. München-Berlin, 1958, IX, fig. 11; Lép ici er, A. M.: Mater Dolorosa. Notes d'histoire, de liturgie et d'iconographie sur le culte de Notre Dame des Douleurs. Spa, 1948. (Je n'avais pas la possibilité de le lire.) 30 Sur les représentations de la double intercession de la Vierge voir Panofsky, E. : op. cit., 1927, Le Christ montre au Père ses plaies et la Vierge sa poitrine. — Le vitrail des boulangers de Fribourg, exécuté vers 1320 n'est qu'un des nombreux exemples. K r u m m e r — S c h r o t h, I. : Glasmalereien aus dem Freiburger Münster. Freiburg, 1967, pl. VII. 31 M e r s m a n n, G.: op. cit., fig. 20; R i n g, G.: A Century of French Painting. London, 1949, n° du cat. 7.

Next

/
Thumbnails
Contents