Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 32-33. (Budapest, 1969)

POGÁNY-BALÁS, EDIT: Une aquarelle de Pinelli récemment acquise

mélange curieux de Phryné, de Poissarde et de la déesse de la Liberté. C'est l'amalgame de la figure populaire et de la monumentalste antique qu'on rencontre dans les eaux-fortes de Pinelli. L'esquisse au crayon de la figure de la «Liberté», conservée au Louvre (fig. 102), réunit les deux antécédents, celui de la «Grèce» et celui de la gravure de Pinelli. Sur le crayon la tête est vue de trois quarts, comme celle de la «Grèce», mais la figure tordant les hanches est plus vigoureuse, ses deux bras ne retombent pas mais sont tendus en avant — comme sur les gravures de Pinelli — et marquent avec se geste l'arme et la hampe du drapeau. La figure pleine de verve au profil marqué du tableau achevé évoque déjà bien mieux la force dynamique des figures féminines de Pinelli, leur dignité antique et leur beauté populaire. Pinelli a développé sa technique en étudiant avec persévérance les statues de marbre antiques des musées de Rome, et même, en représentant ses types popu­laires, il a mis en valeur l'élégance à la grecque des formes et la noblesse des mou­vements des demi-dieux et des héros. C'est la gravité antique des scènes de la vie populaire qui est considérée en général comme l'essence de la manière artistique de Pinelli, et c'est ce que les études de Delacroix soulignent dans la figure de la «Liber­té». La force plébéienne mariée à la beauté classique, c'est l'apport de l'art italien au romantisme européen du commencement du XIX e siècle. EDIT POGÁNY-BALÁS

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