Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 30. (Budapest,1967)

GARAS, CLAIRE: Le tableau du Tintoret du Musée de Budapest et le cycle peint pour l'empereur Rodolphe II

peinture tout comme dans les tableaux allégoriques du Palais Ducal, de la même manière dynamique. Sont aussi identiques les proportions, les figures sveltes, les petites têtes, les formes fines et aussi les coiffures de Junon et des femmes figurant dans la scène du faune. Prenant en considération tous ces motifs, nous daterons le cycle peint pour l'empereur Rodolphe de la fin des annés 1570, éventuellement du début des années 1580. Bien entendu, quelques questions restent, même ainsi, ouvertes. D'après les sources il est certain que les quatre peintures exécutées par le Tintoret pour l'empereur ont constitué, aussi dans leur contenu, une unité, et que leur sujet dut être la légende d'Héra­clès. Il est également certain que le tableau de Budapest dont le sort peut être suivi jusqu'aux collections de l'empereur Rodolphe et du Duc de Buckingham, avait appartenu à cet ensemble. En ce qui concerne le cycle entier, les connexions plus précises, les allusions allégoriques et symboliques, nous sommes réduits à des hypothèses. La reconsti­tution est rendue difficile par l'histoire mouvementée des tableaux, ainsi que par le fait que nous ne connaissons les connexions du contenu et le sens compliqué des cycles picturaux de la Renaissance tardive que fort défectueusement et seulement dans des cas isolés. 4 ' A part du tableau du Tintoret passé à Budapest, nous n'avons, pour le moment, pas le moyen de nous occuper plus amplement du sort des diverses pièces de la collection Buckingham. Nous pensons toutefois qu'il serait utile d'indiquer du moins quelques connexions, si pour rien d'autre que pour faciliter la recherche ultérieure. Nous savons que la grande majorité de la collection est passée, au XVII e siècle, à Prague et que son histoire se combine avec celle de la collection impériale. Les tableaux découverts récemment à Prague, dont les splendides oeuvres du Tintoret et de Veronese, etc. furent étudiées dernièrement par J. Neumann. 44 Une partie non négligeable des tableaux de Prague est passée, au milieu du XVIII e siècle, par voie d'achat dans la collection royale de Saxe et est visible aujourd'hui encore à Dresde, tels la «Femme adultère» du Tintoret, la «Vierge de Majesté» d'Andréa del Sarto, la «Salome» de Bartolommeo Veneto, attribuée auparavant à Léonard, ou le cycle des Paraboles de Feti, connu par plusieurs versions. 45 Les anciens catalogues de Vienne ont en partie enregistré les tableaux passés de Prague à Vienne, avant tout l'«Ecce Homo» de Titien, le cycle de l'Ancien Testament de Veronese, les «Quatre saisons» et le «Baptême du Christ» de Guido Reni, les deux oeuvres maî­tresses de Gentileschi («Repos pendant la Fuite en Egypte», «la Madeleine repentie»), ou quelques oeuvres célèbres de Rubens, que le Duc de Buckingham avait acquises en son temps avec la collection du peintre. 46 A titre de supplément, nous mentionnerons encore la série des cassoni du Tintoret: ces tableaux ont figuré dans l'inventaire de 1648 comme les oeuvres de Schiavone, et en 1635, dans York House, sans nom. 47 C'est à la même origine que remonte le tableau représentant la Madeleine et Marthe, identifié 43 V. en rapport avec le cycle du Palais Ducal de Venise, par le Tintoret : T o 1 n a y, Ch. de : Tintorettos Salotto Dorato cycle in the Doge Palace. Scritti di storia dell'Arte in onore di Mario Salmi. Roma, 1963, p. 117. Il rappelle les connexions compliquées politiques et cosmologiques. V. en plus : H a r 11, F. : Gonzaga Symbols in the Palazzo del Té. Journal of the Warburg Institute, VII, 1950, p. 451 ; W ü r t e n b e r g e r, F. : Der Manierismus. Wien, 1962. 44 N e u m a n n, J. : op. cit., 45 P o s s e, H. : op. cit., p. XIX, en 1742 furent achetés 84 tableaux de Prague 23 en 1743 et 69 en 1749. Ni Posse, ni les autres catalogues de la collection de Dresde ne marquent la provenance de la collection Buckingham. Elle est indiquée sommairement par Philippe, Ch. : The Picture Gallery of Charles I. Portofolio, 1896, p. 58. 46 V. E n g e r t h, E. v. : op. cit., F r i m m el, Th. : op. cit., pl. 132 ; Kunsthistorisches Museum Wien. Katalog der Gemälde. Wien, 1965. 47 D a v i e s, R. : op. cit., p. 381 «Seven Italian Painted Chests» ; Fairfax, B. : op. cit. « seven Italian Trunks, histories of Old and New Testament» (1,10x6 = 33,4 X 182,4 cm).

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