Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 29. (Budapest,1966)
BALOGH, YOLANDE: Statues gothiques allemandes
qui appartenait autrefois à un groupe à deux personnages représentant l'Annonciation. Sa surface fortement usée par le temps permet de conclure qu'elle était dressée jadis en plein air, donc elle dut servir d'ornement sculptural d'une église ou d'une chapelle. Aucune donnée ne nous renseigne sur sa provenance, mais les particularités de son style parlent d'autant plus clairement de son origine artistique. Par le style de sa draperie elle accuse une parenté la plus intime avec les saintes (fig. 24—25) de la Chapelle Wehinger 9 de Klosterneuburg (1399). Sont apparentées non seulement la morbidesse et la richesse de la draperie, mais aussi la recherche dans le jet compliqué de celle-ci. Particulièrement surprenante est la connexion entre la vue latérale de la deuxième statue (fig. 27) de Klosterneuburg et la Vierge de Budapest (fig. 28). Non moins claire est la parenté entre notre statue et la Vierge du bas-relief de la Crucifixion de la cathédrale Saint Etienne de Vienne, 1 " bien que cette dernière oeuvre soit une création plus timide. Il y a une affinité aussi entre la Vierge de Budapest (fig. 30—31) et la statue de la Vierge de Berlin 11 (fig. 29), que Kieslinger a considérée comme styrienne, Pinder comme salsbourgeoise, et que Demmler a, par contre, attribué à l'école de Salsbourg ou de la Bavière du Sud. Le type de tête de la statue de Budapest (fig. 30) accuse une parenté avec ces mêmes statues : avec la deuxième sainte (fig. 24 et 27) de Klosterneuburg, avec la Vierge de l'Annonciation de Berlin (fig. 29), même de quelque sorte aussi avec la Vierge de la Pietà de Baden. 12 Il convient de retenir aussi la ressemblance entre le large visage rond de la Vierge de Budapest et le visage de la Vierge de l'Annonciation de la cathédrale Saint Etienne de Vienne 13 (Bischofstor 1368-1375). Les analogies indiquent univoquement Vienne et la Basse Autriche, mais on peut, en outre, supposer aussi une influence venant de Salsbourg. C'est de cette école 1 1 que dut sortir notre statue. La date de son exécution est sans doute la même que celle des statues de la chapelle Wehinger, donc c'est aux alentours de 1400 qu'elle a dû être sculptée par un maître autrichien. Une nouvelle acquisition est une statue d'apôtre 15 (fig. 34), que son propriétaire s G a r g e r, E. : Zwei gotische Statuen in Klosterneuburg. Kunst- und Kunsthandwerk. XXIV. 1921. pp. 106—124. — Toutes deux statues sont taillées d'un calcaire mou, leur hauteur est quelque peu en-dessous d'un mètre. Elles appartenaient à l'ornement sculptural de la chapelle Wehinger qui consistait autrefois de dix statues plus petites que nature. Des dix statues il ne subsiste que deux. Actuellement elles sont dressées à Kreuzganghof. — La chapelle fut fondée par Reinhardt et Berthold Wehinger avant 1401, et fut consacrée en 1399. 10 T i e t z e, H. : Geschichte und Beschreibung des St. Stefansdom in Wien. Österreichische Kunsttopographie. XXIII. Wien, 1931. pp. 363—364 (deuxième quart du XV e siècle). 11 K i e s 1 i n g e r, F. : op. cit. p. 28, fig. 33 ; Pinder, W. : Die deutsche Plastik vom ausgehenden Mittelalter bis zum Ende der Renaissance. Wildpark-Potsdam, 1924. pp. 186—-187 ; Demmler, Th.: Die Bildwerke des deutschen Museums. III. Die Bildwerke in Holz, Stein und Ton, Grossplastik. Berlin —Leipzig, 1930. pp. 70, 72, n° 7731 (Salzburgisch-südbayerisch um 1420—1430 ; elle provient à ce qu'on dit, des environs de Berchtesgaden) ; Rossache r, K. : Die schöne Madonna in Mariapfarr in Lungau und ihre Bedeutung für die Geschichte der Plastik um 1400. Alte und Moderne Kunst IX, 1964. p. 8 (salzburgisch). 12 D e m m 1 e r, Th. : op. cit. p. 79 ; Kieslinger, F. : op. cit. fig. 29. Cette dernière photographie doit être comparée à la vue de trois quarts de la statue de Budapest. Bien que le visage de la Vierge de Budapest soit plus large, il y a une certaine parenté entre les deux oeuvres. "Tietze, H.: op. cit. Ost. Kunsttop. XXIII. 1931. pp. 146, 147, 156. 14 Cf. particulièrement la chute des plis, avec la statue de la Vierge de Mariapfarr in Lungau. Rossacher, K.: Die schöne Madonna von Mariapfarr in Lungau. Alte und Moderne Kunst. 1964. p. 4, flg. 4. 15 N° d'inv. 62.10. Tilleul. Hauteur: 142 cm. Coloris: on voit par endroits les traces d'une préparation à la craie ; sur la robe un peu d'or et dans l'un des plis inférieurs des traces de couleur rouge-brun ; sur le manteau un peu de couleur rouge, la couverture du livre est également rouge. Provenance: en 1915 dans le commerce d'art de Vienne; de 1915 à 1962 à Budapest, dans la