Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 28. (Budapest,1966)
GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle. III.
justement dans sa date relativement précoce (le portrait de Balthazar Castiglione de Raphaël date de 1516, le Violoniste de Piombo de 1518), ainsi que dans l'abondance inhabituelle des éléments de référence avec lesquels l'artiste a présenté la personne portraiturée. Malheureusement, c'est justement l'interprétation erronée ou l'inobservation de ces éléments qui ont conduit à la méconnaissance et à la fausse attribution du tableau. Nous pensons que l'explication correcte de ces marques et la description des versions mentionnées autrefois ou connues aussi aujourd'hui nous aideront à résoudre le problème, et en même temps à éclaircir quelques questions importantes que pose la peinture de portraits de la Renaissance. Déjà aux XVI e et XVII e siècles, puis au XVIII e on connaissait plusieurs copies et versions du tableau attribué à Giorgione, et nous pouvons énumérer, outre l'exemplaire de Leningrad, encore trois autres variantes. Scanelli, en 1657, mentionne dans la collection Pisani de Venise un exemplaire parfaitement identique au tableau de la collection Muselli (Leningrad), attribué également à Giorgione. 10 Il paraît possible que le portrait d'homme de Giorgione, figurant dans l'inventaire manuscrit de Dresde, antérieur à 1747, et dans le catalogue imprimé de 1765, avec la mention: «Portrait d'un homme avec un bonnet sur la tête, qui tient des deux mains un livre fermé. Derrière lui on voit un torse», soit identique à cette version. Il provenait, selon la notice de Guarienti, des Badoer de Venise. 11 Malheureusement, après 1861 le tableau disparaît de la Galerie de Dresde. Considéré comme une copie, il fut mis en vente, et il n'est pas impossible qu'il ait passé, pareillement à d'autres tableaux provenant de cette galerie, en Angleterre: il est peut-être l'une des variantes que les spécialistes du siècle passé citent comme se trouvant dans une des collections de Londres. En 1722, Richardson mentionne en dehors du tableau qu'il a vu à Paris, chez Pierre Crozat encore trois autres versions: Tune, enregistrée sous le nom de Domenico Beccafumi, est visible à Londres, chez Sir Thomas Hanmer, une autre est conservée à la Galerie de Düsseldorf, et une, attribuée à Pordenone, se trouve à Florence, dans l'apartement du Grand Duc de Toscane. 1- Alors que l'on ne dispose d'aucune donnée précise relativement au sort du tableau de Florence, les deux autres peuvent être aisément identifiés. Thomas Hanmer (f 1746) mentionné par Richardson, a, en 1698, épousé la veuve du Duke of Grafton, fille du Lord Chancelier Earl of Arlington, et a hérité par ce mariage la collection assez importante de celui-ci, connue plus tard comme collection Grafton. Dans la collection Hanmer le tableau a figuré — selon "'Scanelli, F.: op. cit. p. 212. 11 La liste manuscrite de Guarienti, inspecteur de galerie (p. 40 b): «Nr 98 Giorgio Barbarella, detto il Giorgione del Castel franco. Quadro in tela, di Uomo mezza figura al naturale che tiene un libro con ambe le mani, fu délia Casa Badoera Nobili Veneti. 4. 2 hoch 3.3.» N° 211 dans l'Inventaire de 1754. Catalogue des tableaux de la Galerie Électorale. Dresde, 1765. p. 182, n° 81. Galerie Intérieure ; Abrégé de la vie des peintres dont les tableaux composent la Galerie électorale de Dresde. Dresde, 1782. p. 59, n<> 8. 12 R i c h a r d s o n, J.: op. cit. pp. 9, 49. «Ritratto the same that sir Thomas Hanmer has, call'd Dom. Beccafumi. I have seen two others, one in the Duke of Florence's Apartment, next the Gallery. . .and the other in the Gallery of Dusseldorp. .. (Firenze Great Dukes Gallery), Pordenone so call'd. His own Picture. This is the very same Sir Thomas Hanmer has, and which is written upon Dom. Beccafumi : There is another at Paris in the apartments of the Regent, very good ; and another yet, but not so good at the Elector Palatines at Dusseldorp. But it cannot be Pordenones Picture, as'tis call'd here, if Vasari has given us a right one of him, for that is very different, and is the same face as that of my Father's Drawing of him. Neither is this Baldassar Peruzzi's or Beccafumis (one of which Sir Thomas Hanmer's is said to be, I forgot which) for this has no Resemblance with either of those masters in that Author. How this is christen'd in France, and Germany, or whether it has any Name in either, I do not remember: None is in my notes». Outre cette remarque de Richardson, on ne trouve dans la littérature d'art aucune trace de l'exemplaire de Florence: sans doute il a, bientôt après, quitté la collection.