Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 28. (Budapest,1966)

SZMODIS-ESZLÁRY, EVE: Une statue de Sainte Barbe sortie de l'entourage du Maître de l'autel des «Sept Joies» de Kalkar

Le type du visage de la figure de femme élancée est insolite et très particulier (fig. 45). Son front est haut, son visage est ovale et ses sourcils sont minces. Les paupières recouvrent les yeux plus que d'habitude, ne laissant entrevoir du globe de l'oeil qu'une partie en forme d'amande. Le nez est long et droit, la bouche est très caractéristique: à cause de la grosse lèvre inférieure les lèvres semblent entrouvertes. Sous le menton rond court une ride. Le visage intéressant est encadré de huit mèches enroulées retombant sur l'épaule. La coiffe, tel un turban, est garnie d'un ruban lisse alternant avec des rangées de perles, avec un cabochon carré au milieu. La sainte tient dans sa main droite, plus longue et mince que d'habitude, un livre dont la couverture de sa reliure entoure le livre de ses plis ondulés et plats. Le socle de la figure de Sainte Barbe avec ses petites encoches rhomboidales représente un gazon. La tour servant d'attribut est disposée à côté du socle. En étudiant la sculpture néerlandaise, nous avons constaté que notre statue ne peut pas être classée parmi les oeuvres de ce pays, bien qu'elle provienne d'un territoire qui eut des attaches avec l'art néerlandais. La tranquillité monumentale, l'équilibre reposant sur une excellente pratique d'atelier qui ne recherche pas de nouveaux problèmes, le rythme large de la chute des plis plats ont dirigé notre attention sur la sculpture allemande de la contrée du Bas-Rhin. La sculpture allemande de la contrée du Bas-Rhin ne peut pas être considérée à cette époque comme homogène. Dans le domaine de la peinture Cologne a joué à la fin du XV

e siècle sans aucun doute un rôle dirigeant, mais ce n'est pas le cas pour la sculpture.

2 La floraison de la sculpture peut être observée dans des aires situées plus au nord, là où les rapports économiques et culturels avec la Néerlande étaient très serrés. L'essor de la sculpture dans le territoire allemand du Bas-Rhin du Nord dût être sans doute encouragé par cette liaison favorable pour l'un et l'autre. Le centre le plus important du territoire allemand du Bas-Rhin du Nord était Wesel.

3 Xanten et Kalkar étaient, quant à leur importance, placés après Wesel. A Xanten les maîtres plus importants vinrent travailler de l'extérieur, et contrairement à la supposition antérieure, Kalkar n'eut pas d'école indépendante.'

1 Mais la vie artistique était vivace même dans ces villes-là et les maîtres qui y travaillaient temporairement ou qui y envoyaient leurs oeuvres des ateliers de leurs pays ont, à la fin du XV

e et au début du XVI

e siècle, garni les églises de riches ornements sculpturaux. A Kalkar, par exemple, le mobilier de l'église Saint Nicolas constituait une belle tâche pour les sculpteurs. Son maître-autel fut terminé dans les dernières décades du XV

e siècle,

5 et sera, dans la première décade du XVI

e siècle, bientôt suivi de l'autel des «Sept Joies».

6 On observe une affinité frappante entre la statue de Sainte Barbe de Budapest et nombreuses figures féminines de cet autel. Nous signalerons en premier lieu les figures de femme de la Présentation au Temple (fig. 46) et de la Circoncision (fig. 47)

7 dont les types de têtes, l'attitude tranquille et majestueuse, les robes arrangées en plis plats en forme de coin, largement étalés, montrent déjà au premier coup d'oeil une ressemblance avec notre statue (fig. 48). 2 W i 11 e, F. : Tausend Jahre deutscher Kunst am Rhein. I. Berlin, 1932. p, 147. 3 Witte, F.: op. cit. p. 150. 4 W i 11 e, F. : op. cit. loc. cit. 5 H i 1 g e r, H. P. : Kreis Kleve 2. Kalkar. Die Denkmäler des Rheinlandes. Düsseldorf, 1964. p. 19. 6 H i 1 g e r, H. P. : op. cit. p. 26. 7 Je dois la belle et riche collection des photographies de l'autel des «Sept Joies>> de Kalkar au Musée Wallraf-Richartz de Cologne. Je tiens à remercier ici les collaborateurs du musée pour l'aide qu'ils ont bien voulu m'apporter.