Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 27. (Budapest,1965)

GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle, II.

tenant dans sa main une grenade (fig. 40). Le tableau est passé,en 1915, dulegs Ruffo au Palazzo Venezia ; dans le catalogue de la célèbre collection ferraraise du cardinal Ruffo (1734) il figurait comme une oeuvre de Dosso avec la désignation correspondant presque littéralement à la description de l'inventaire Ludovisi: « due mezze figure: uno una mano alla guancia ha nell'altro un malangolo ». 35 Ce tableau a figuré à l'exposition de Venise en 1955, comme une oeuvre de Giorgione. R. Longhi l'avait depuis longtemps attribué à Giorgione, mais il était aussi identifié avec le portrait de Verdeletto et d'TJbretto peint par Piombo, J. Wilde le considère comme une oeuvre de Torbido, et une partie des spécialistes le classe dans l'oeuvre de Domenico Man­cim. 88 Vu que dans la suite nous serons contraints de nous occuper, en rapport avec le Portrait d'homme de Leningrad, du problème Mancini d'une manière plus approfondie, nous ne signalerons ici qu'il n'existe pas même le moindre point de repère pour étayer cette dernière attribution. Nous ne disposons d'aucun motif qui nous permettrait de mettre en rapport — comme c'était le cas pour nombreux autres portraits giorgionesques — le double portrait de la collection Lu­dovisi avec Mancini, un faible peintre et imitateur de Bellini, qui nous est connu par un seul tableau authentique figurant une Vierge (Lendinara). Pour résoudre ce problème d'une manière satisfaisante il n'y aura moyen sans doute qu'après un examen systématique du groupe de portraits exécutés vers 1500—1510 et après une définition plus précise des divers types et compositions. Le double portrait de la collection Ludovisi attribué autrefois à Giorgione accuse, quant à son style et sa conception, le plus de parenté sans aucun doute avec le portrait dit de Gattamelata des Offices (fig. 41.) : la forme du visage et de la bouche, le modelé et l'expression rêveuse et repliée sur soi-même évoquent le portrait de Broccardo de Budapest. 37 Il convient de consacrer une attention particulière et un examen poussé à l'évolution de ce type de double portrait à demi-figure : tout porte à croire que c'est à la fin du XV e siècle et au début du XVI e siècle qu'on rencontre dans la peinture vénitienne pour la première fois cette forme de composition. Selon les écrits, Giorgione 35 Agnelli, J.: Galleria di pitture del Signor Cardinale Tommaso Ruffo. Ferrara, 1734. p. 88; S a n t a n g e 1 o, A.: Museo di Palazzo Venezia. Catalogo. Roma, s.d., p. 9, n° 902, toile 77x66,5 cm. Il figurait déjà dans l'inventaire Ludovisi de 1623 comme « Un ritratto con una berretta in testa >> sous le nom de Giorgione. V. F e 1 i c i, G. : op. cit. p. 142. 36 R a v a g 1 i a, E. : Un quadro inedito di Sebastiano del Piombo. Bollettino d'Arte I, 1921 — 1922. p. 474 (le portrait de Verdelotto); Longhi, R. : Viatico per cinque secoli di pittura veneziana. Roma, 1946, pp. 22, 63, Giorgione; F i o c c o, G.: Pier Maria Pennacchi. Rivista del R. Istituto d 'archeológia e storia dell'arte VII, 1929. p. 133, Domenico Mancini; Wilde, J.: Die Probleme um Domenico Mancini. Jahrbuch der kunsthist. Sammlungen in Wien VII, 1933. p. 97, Torbido; Zampetti, P.: Giorgione e i Giorgioneschi. Catalogo delta Mostra. Venezia, 1955. n° 35, p. 80, Giorgione; Zampetti, P. : Postille alla mostra di Giorgione. Arte Veneta IX, 1955. pp. 54, 68, avec le portrait dit de Gattamelata de Florence « Debbono essere riferite senza dubbio al suo ambientc, alla sua cultura, al suo mondo poetico ». 37 Le portrait dit de Gattamelata, le double portrait à demi-figure d'un jeune chef d'armée cuirassé et de son compagnon, est passé en 1826 des collections, impériales de Vienne à Florence. Il est sans doute identique au tableau attribué dans un inventaire de Prague à Titien et figure sous la mention « zwei armierte Männer mit Schlachtschwert » (Jahrbuch der kunsthist. Sammlungen des allerhöchsten Kaiserhauses X, 1889. p. CXXXVI, n° 281). Son identification était hésitante tout comme celle du portrait à la grenade: pendant longtemps il a été donné à Cavazzola, parfois à Torbido et à Mancini, et récemment à Giorgione. A l'exposition Giorgione de 1955 il a figuré comme l'oeuvre de Giorgione (n° 36).

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