Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 27. (Budapest,1965)
GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle, II.
GIORGIONE ET GIORGIONISME AU XVII e SIEGLE Jl Les inventaires des anciennes collections romaines des membres du haut clergé et de l'aristocratie constituent un matériau important et pas encore utilisé pour la connaissance de l'oeuvre de Giorgione et son appréciation au XVII e siècle. Les inventaires des collections Giustiniani et Aldobrandini récemment publiés, ainsi que celui de la collection Ludovisi, qui est mis ici pour la première fois à contribution, nous fournissent des données importantes pour la connaissance de nombreux types de tableaux giorgionesques et nous permettent d'étendre nos examens à quelques oeuvres peu connues de l'artiste. Une partie des tableaux de Giorgione figurant dans les inventaires est enregistrée aussi dans d'autres sources historiques, par exemple, dans l'ouvrage de Ridolfi, et connaissant l'origine de ces collections nous sommes en mesure de faire remonter les attributions immédiatement aux traditions du XVI e siècle, c'est à dire à quelques collections des plus illustres de la Renaissance. Les inventaires dressés presque dans la même décade (1626, 1633, 1638) mentionnent en tout 17 tableaux attribués à Giorgione et donnent souvent une description détaillée et les dimensions des tableaux. Le renseignement le plus riche et les données les plus amples nous sont fournis par l'inventaire de la collection Giustiniani, dressé en 1038, et, grâce à do circonstances particulières, c'est le matériaux de celui-ci que nous avons pu dépouiller le plus complètement. L'histoire de l'ancienne collection d'une réputation mondiale du Marquis Vincenzo Giustiniani (1564—1637) est relativement claire. Les sources contemporaines rendent compte amplement de l'activité de mécène du prince, de ses rapports amicaux avec le Caravage, de la publication des gravures exécutées d'après sa collection de sculptures antiques. Une partie de ses tableaux provenait de son frère, le cardinal Benedetto Giustiniani (mort en 1621), mais la majeure partie de sa collection a été acquise par lui-même. Dans son testament daté de 1631 il avait légué à ses héritiers comme fidéicommis inaliénable ses trésors d'art conservés dans son palais situé à Rome près de l'église S. Luigi dei Francesi et c'est en partie grâce à cette disposition que du moins la galerie de tableaux est restée dans l'essentiel intacte jusqu'au début du XIX e siècle. L'inventaire détaillé, dressé en 1638 et rédigé avec grand soin, comporte environ 580 titres de tableaux. Les pièces les plus célèbres se trouvent régulièrement mentionnées dans les récifs de voyage et topographies romaines du XVII e siècle. 1 Un changement important n'est survenu qu'au tournant du XIX e siècle lorsque le bouleversement social qui suivit la révolution a ébranlé jusque dans ses fondements l'existence de l'aristocratie romaine. Les grandes familles de Rome, pour 1 S a 1 e r n o, L. : The Picture Gallery of Vincenzo Giustiniani. The Burlington Magazine Cil, 1900. pp. 21, 93, 136, avec l'histoire de la collection et l'inventaire commenté en détails. Parmi les sources du XVII e siècle le plus amplement: Silos, J. M. : Pinacotheca sive romána pictura et sculptura. Roma, 1673. 3 Bulletin 27 33