Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 27. (Budapest,1965)
GEREVICH, LADISLAS: Le maître des reliefs en marbre du roi Mathias et de sa femme Béatrice
LE MAITRE DES RELIEFS EN MARBRE DU ROI MATHIAS ET DE SA FEMME BÉATRICE Il y a plus de cent ans que les deux reliefs en marbre figurant les portraits en buste du roi Mathias et de sa femme Béatrice posent un problème passionnant pour l'histoire de l'art hongrois, même pour l'histoire de l'art européen (fig. 10 et 11). L'intérêt bien motivé qu'on leur porte est dû non pas tant à leur haute valeur artistique, mais plutôt à l'importance des personnages qu'ils représentent. Après les publications et écrits ayant dans le fond une valeur purement historique, c'est Guillaume Fraknói qui nous a fourni un point de départ correct, en publiant les lettres adressées à l'empereur Maximilien par Grégoire Bornemissza, évêque de Csanád et prélat de Szepes, et par le chancelier Jean Lissti, évêque de Veszprém. Il ressort de ces lettres que c'est Bornemissza qui fit don des deux reliefs à l'empereur, en mars 1572. 1 L'évêque les a acquis d'Emeric Belay, vicaire des cloîtres des Paulistes de Lad, de Patak et d'Ujhely, qui — son nom permet de le conclure — dut être un natif de Belaj où s'élevait un château de Jean Corvin. Selon ceci les deux reliefs firent partie des trésors de Jean Corvin et c'est de là qu'ils passèrent à Émeric Belay. 2 Nous y ajouterons qu'il est encore plus vraisemblable que c'est en sauvant les trésors des Paulistes que les deux reliefs soient arrivés dans la commune de Hybbe (Hyby) du comitat de Liptô. Ces lettres, tout en justifiant l'origine des deux reliefs, s'étendent plusieurs fois sur la question de la fidélité des traits de visage. Dans l'ordre donné par le roi « Quare benigne te adhortamus, ut si praefatae effigies verae sint et antiquae . . . », 3 « . . . non ficta, non fucis admnbarata, sed vera ac genuina faciei positura esse dicitur . . . » 4 Rien ne nous amène à contester l'authenticité de cette constatation, surtout si nous comparons les reliefs aux autres portraits de Mathias et de Béatrice considérés comme véridiques, malgré que par exemple Ipolyi ne les ait pris, même en 1876, pas pour des monuments de l'époque, mais de la fin du XVI e siècle, 5 et que E. Schaffran ait mis en doute leur identité avec les deux portraits envoyés par Bornemissza. Nous ne nous attarderons pas ici à la refutation de cette opinion non fondée. 6 1 F t a k n ó i, V.: Mátyás király és Beatrix domború arc/képeinek történetéhez (Contribution à l'histoire des portraits en relief du roi Mathias et de Béatrice). Archaeologiai Értesítő XI, 1877. pp. 7—11. 2 T h a 11 ó c z y, L. : Mátyás király és Beatrix domborműves arczképeinek történetéhez (Contribution à l'histoire des portraits en relief du roi Mathias et de Béatrice). Archaeologiai Értesítő, Nouv. Série, XIV, 1894. pp. 140 —143. Imre Bornemissza, le capitaine de Krasznahorka, a vu les deux reliefs chez Imre Belay. 3 Ibid. p. 141. 4 F r a k n ó i, V.: op. cit. p. 10. 5 I p o 1 y i, A. : Magyar mű és történeti emlékek kiállítása (Exposition de monuments artistiques et historiques hongrois). Századok 1876. p. 503. 6 Balogh, J.: L'Arte XXXVII, 1934, pp. 179—180.