Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 26. (Budapest,1965)
NAGY, TIBOR: Le bas-relief d'Épona au Musée des Beaux-Arts
La jambe droite tendue un peu en avant, et la jambe gauche quelque peu en retrait sont tournées en dehors. Cette attitude aux jambes écartées est parfaitement motivée par le large geste des bras de la déesse embrassant les poulains. Par suite de l'attitude aux jambes écartées, les cuisses ne sont pas parallèles, mais partent des hanches radialement en lignes obliques. La déesse est vêtue d'une longue robe à manches courtes dont l'échancrure est triangulaire, serrée sous la poitrine avec une ceinture et retombant jusqu'aux pieds. La robe est, sur le buste, sous la ceinture et à la hauteur des jambes, rythmée de plis raides comme des lignes. Elle pose les pieds sur un tabouret bas et profilé. La nourriture, répandue sur ses genoux que mangent les poulains s'approchant d'elle des deux côtés, était marquée sans doute avec des couleurs. Les deux figures animales antithétiques ne sont pas identiques. Le poulain de gauche est un peu plus grand et plus robuste que celui de droite. Les gestes des mains d'Epona ne sont pas non plus les mêmes. D'une main elle empoigne l'encolure du poulain, tandis que la paume de l'autre main repose sur l'encolure de l'autre. Pour le moment nous nous contenterons de juste enregistrer ces différences que nous considérerons, jusqu'à d'autres observations, comme une tendance de relâcher quelque peu la raideur de la composition antithétique. 5 Le bas-relief ne permet pas d'y distinguer les traces d'une peinture qu'on découvre sur plusieurs bas-reliefs figurant Épona. Ainsi, les traces d'une peinture polychrome subsistent sur un bas-relief d'Alesia, de Dalheim, et de Reims. 6 L'auteur de la publication de la plaque de marbre de Plovdiv y a trouvé les vestiges d'une couleur rouge. 7 Sur la stèle à niche de Carlsruhe le harnachement des chevaux est peint. 8 Il est caractéristique d'un groupe de plaques votives de la Rhénanie que les pieds intérieurs de la jument n'étaient pas sculptés, mais marqués sur le fond du relief par la peinture. 9 Sur le bas-relief du Musée de Budapest la nourriture étalée sur les genoux de la déesse a dû être également représentée par la couleur, ainsi que la corde avec laquelle le velum est fixé, de même que maints autres détails. Il n'est donc pas exclu que sur la grande surface relativement vide, visible au-dessus de la paire de chevaux, on avait peint les figures d'une autre paire de poulains, ainsi qu'on le voit sur la peinture murale du Cirque de Maxence, que nous citerons plusieurs fois dans ce qui suit et qui accuse une parenté étroite avec notre bas-relief. Parmi les bas-reliefs portant le cavalier thrace, dont la destination est analogue, c'est la plaque votive découverte dans le territoire de Philippopolis (Plovdiv) 10 et conservant dans un bon état la peinture polychrome primitive, qui peut servir d'échantillon de l'effet du coloris original des bas-reliefs cultuels diffusés dans la vallée du Danube. Tout ce qui sur le bas-relief du Musée des Beaux-Arts est resté de la représentation primitive : l'encadrement du naiskos, la figure de la déesse et la paire 5 Ses exemples peuvent être démontrés à tout coup non seulement sur les bas-reliefs figurant Epona (Köngen, Saint-Leu: M a g n e n, R. — T h e v e n o t, É.: op. cit. pl. 43, 45), mais aussi couramment sur les représentations classiques de la potnia thérén. 6 Espérandieu: Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine. Nos 7110, 4255, 3672. 7 Boutoucharova, L.: Revue Arch. I (1949) p. 165. 8 Espérandieu C(omplément) 363. 9 Espérandieu 4262 (Dalheim), 4273 (Conteren), 5912 (Main/,), 7355 (Rheinzabern) C.131 (Heddernheim). 392 (Klingenberg), etc. 10 Son dessin colorié est publié par Z o n t s c h e v, D. dans Wiener Jahreshefte, 1941. p. 6. Sur la peinture des plaquettes du cavalier thrace en général v. K a z a r o v, G.: Die Denkmäler des thrakischen Reitergottes in Bulgarien (Diss. Pann. II. p. 14). Budapest, 1943. p. 4,
