Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 26. (Budapest,1965)

HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: Études sur Toulouse-Lautrec

premier dessin (fig. 29) où l'artiste n'a tracé que les figures. Les personnages qui y figurent sont, en procédant de gauche à droite, les deux danseuses de cancan, la femme vue de dos, peut-être la Goulue, qui figure ici pour la première fois, et la femme vue de face dont le surnom curieux était Grille d'Egout. Les hommes sont les amis de Lautrec; les peintres Louis Anquetin et François Gauzi, et au milieu, vu de face, se tient Aristide Bruant au grand chapeau mou, connu aussi par d'autres oeu­vres de Lautrec, l'auteur de la chanson, et dont le café-chantant a été orné plus tard du tableau exécuté d'après le dessin. Le personnage morose au «visage respectueux», se tenant dans l'angle droit, est le «Père la Pudeur», de son vrai nom Coutelat du Roche, qui dans la boîte de nuit Elysée Montmartre surveillait «d'office» les bonnes moeurs. L'esquisse conservée au musée d'Albi ne porte que sept figures. 8 Le fusain présenté à l'exposition de Budapest montre déjà un état plus avancé. Dans l'angle gauche on voit les contours d'une table avec des verres et quelqties personnages à peine marqués, aussi l'espace y est-il rendu sensible. Il est intéressant de noter que dans le premier plan le chapeau haut de forme disposé au centre, qui plus tard, sur le frontispice de «Elles», détermine le lieu et l'ambiance avec une force frap­pante, apparaît ici, environ dix ans plus tôt, pour la première fois. C'est d'après ces esquisses que fut peinte plus tard la grisaille intitulée «Le quadrille de la Chaise Louis XIII» (fig. 30), qui autrefois faisait partie de la collection d'Aristide Bruant. 9 Sur le tableau, dans le premier plan à gauche est assise une jeune femme coiffée d'un haut chapeau, et dans l'arrière plan à droite se trouve l'orches­tre placé sur une estrade, dirigé par le chef d'orchestre Dufour au plastron blanc. Par contre le chapeau haut de forme, qui sur le dessin de Berlin occupe la place prin­cipale, est absent sur le tableau. La confrontation des trois oeuvres a pour nous un intérêt particulier, car elle nous offre un enseignement immédiat sur la méthode de travail de l'artiste notée par les contemporains, et de laquelle aussi le peintre hon­grois Rippl-Rónai a écrit dans ses Mémoires. 10 Outre le croquis fait sur place, l'es­quisse de la composition, et le tableau il existait peut-être encore d'autres versions - nous penserons aux nombreuses esquisses de 1891 du Moulin Rouge qui viennent d'être retrouvées — or cette représentation triple montre d'une manière specta­culaire combien ces oeuvres esquissées rapidement avec un pittoresque léger, sont liées à la réalité et qu'en même temps combien de phases traversait leur compo­sition jusqu'à l'état définitif. L'intégration du dessin dans l'oeuvre de l'artiste est un résultat scientifique important de l'exposition. C'est vers 1890 que dût être exécuté le crayon en couleurs qui est passé au Musée des Beaux-Arts en 1935 avec la collection Majovszky, et qui, semblablement au précédent, représente l'intérieur d'un music-hall de Montmartre. 11 La feuille inti­tulée «Au Moulin Rouge» (fig. 31) est plus statique et plus tectonique, les contours y sont plus accentués, tandis que la phosphorescence nerveuse du «Cancan» évoque plutôt les scènes de music-hall de Degas ou les bals publics de Renoir. La caracté­8 Plume, 450 X 570 mm. Signé en bas à gauche de ses initiales. N° d'inv. D. 52. Étude pour le tableau intitulé «Au Mirliton». Musée de Toulouse-Lautrec. Albi, 19611. p. 79. 9 Toile, 45 x56 cm. Dans une collection privée inconnue. Sans doute identique au tableau intitulé «Au Mirliton». Publié dans le n° 19, 1951 de «Art et Style», et dans Jourdain, Fr. — Adhémar, .L: T.-Lautrec. Paris, 1952, pl. 16, p. 116. 10 «Lautrec... a dessiné dans son petit album de croquis les dames des cabarets et c'est d'après ces dessins qu'il a composé ses oeuvres splendides de quelques traits seule­ment mais caractéristiques.» R i p p 1 - R ó n a i Joseph: Mémoires. Budapest, 1911. p. 74. 2 e éd. Budapest. 1957. p. 76. 11 Pastel, gouache et détrempe. 564 x420 mm. Signé du monogramme, en bas à droite. N° du Cat. 6, N° d'inv.: 2728 - 1935.

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