Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 26. (Budapest,1965)
CZOBOR, AGNES: Sur deux tableaux de Jacob de Wit
dessin et le tableau déjà exécuté qui justifient également le caractère de dessin préparatoire. La divergeance la plus importante entre le dessin et le tableau est que sur le premier l'autel est monté sur un socle rectangulaire reposant entièrement sur le sol, tandis que sur le tableau le socle est arrondi et échelonné, et la femme met un genou sur la marche supérieure de cet escalier. Le bas du socle à trois marches d'escalier étant invisible, la scène fait parfaitement l'effet d'une composition vue d'en bas, ce qui permet de conclure qu'aussi ce tableau, comme tant d'autres oeuvres de Wit, était fait pour orner le mur au-dessus d'une cheminée. De menues différences entre l'esquisse et le tableau sont encore la colonne derrière l'autel, le décor de l'autel et l'arrangement du rideau. Le tableau d'un éclat argenté est peint avec de fraîches couleurs rococo ; le rideau est d'un rouge vif, la robe de la femme est d'un blanc d'argent et d'un bleu cobalt, les voiles des trois angelots sont tous de couleurs différentes, rose, jaune et vert. Ces angelots charmants conservant les traditions rubéniennes mais s'inspirant aussi de l'art de Boucher, figurent sur les tableaux et dessins de Jacob de Wit dans d'innombrables variantes. Il existe toutefois un tableau de l'artiste où on voit trois petits enfants qui ressemblent à ceux du nôtre d'une manière frappante, tant par leur attitude et leur gestes que par l'expression de leur visage, et c'est le tableau représentant l'allégorie de la Vanité, signé de 1724. 8 Cette analogie nous permet d'accéder à la datation approximative de la «Femme agenouillée devant un autel», ce qui chez de Wit est assez difficile. Sa date relativement précoce semble être corroborée aussi par l'«Annonciation» peinte en 1723 (R. k. Maagdenhuis, Amsterdam). 0 Par ses figures monumentales et sa composition plus rigoureuse, ce tableau rappelle la conception de la toile de Budapest; il convient toutefois de noter que la ressemblance n'est ici pas aussi frappante que chez les angelots de la «Vanité». L'autre tableau de Jacob de Wit conservé à la Galerie des Maîtres Anciens (fig. 15) 10 a été inventorié sous le titre d'Allégorie de la ville d'Anvers, oeuvre d'un peintre flamand du début du XVIII e siècle. Dans le catalogue n° 1, de 1957, de la vente du Magasin des objets d'art d'occasion de Budapest (c'est à cette vente que le tableau fut acquis), le tableau a figuré sous ce même titre comme l'oeuvre d'un peintre flamand du XVII e siècle. 11 Par contre ce même tableau a figuré en 1902, à l'exposition de l'Association des Médecins de Budapest, comme la «Glorification de la récolte», peinte par Jan (sic!) de Wit et à la vente, en 1911, de la collection Gerhardt à Berlin, sous ce même titre et égalament comme l'oeuvre de Jan (!) de Wit. 12 Notre tableau est incontestablement l'oeuvre de Jacob de Wit, et le seid problème qu'il pose est l'interprétation du sujet représenté. En effet, il semble à première vue que c'est l'ancien catalogue de l'exposition qui soit dans le vrai et que le tableau ne puisse aucunement représenter une allégorie de ville. Cette hypothèse se trouve étayée par un tableau de Jacob de Wit figurant une allégorie de ville, l'«Allégorie d'Amsterdam», peint en 1741, 13 dont la conception est tout autre que 8 Dans la collection de Gravin van Limburg Stirun-Luden. Olst. Repr.: Staring A.: op. cit. pl. 100. 9 Repr.: Staring, A.: op. cit. pl. 34. 10 N° d'inv. 57.24. Toile, 155 X 120 cm. 11 Vente n° 1 du Magasin des objets d'art d'occasion. Sept. 1957. N° du cat. 57. 12 L'Exposition d'art de l'Association des Médecins de Budapest dans la Galerie d'Art. 1902. N" 0 du cat. 76; Catalogue de la vente de la coll. Gustav von Gerhardt. Berlin, Lepke 10. Nov. 1911. n° 100. Ainsi ce tableau a passé, comme plusieurs autres, de P ancienne collection Gerhardt de Budapest, à la vente de Berlin, d'où il retournait à Budapest, 13 Gemeentelijke Universiteit. Amsterdam. Repr.: Staring, A.: op. cit. pl. 53.