Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 26. (Budapest,1965)

NAGY, TIBOR: Le bas-relief d'Épona au Musée des Beaux-Arts

gréco-italique, échangea le trône d'origine hittite contre le trône flanqué de la paire d'animaux, son attitude n'a pas été modifiée; elle continuait de trôner parmi ses lions avec le môme calme hiératique que sur les représentations où les animaux n'é­taient pas encore placés près d'elle, mais tenaient le trône sur leur dos. C'est justement pourquoi les figures animales accessoires peuvent être éliminées des représentations de Dea Syria et de son parèdre, ainsi que de celles des autres divinités syriennes, par exemple de Iuppiter Heliopolitanus également 66 sans changer au moindre la sta­tue du dieu. A l'opposite de ces effigies de dieux syriens, sur la représentation d'E­pona d'une structure analogue, présentant une composition frontale antithétique, les gestes de la déesse ou l'attitude de la tête des animaux, c'est à dire tous ces deux traits, réunissent aussi quant au sens, les éléments de la composition. Epona, sur ses statues de Rome, effleure de ses mains l'encolure des poulains, tandis que sur le bas-relief d'Óbuda et sur la statuette d'Élouges elle y impose les mains. 67 Les pou­lains ne fixent pas leur regard sur le spectateur, mais tournent leur tête vers la déesse ou bien mangent sur ses genoux. C'est pourquoi les représentations citées d'Epona n'offrent pas le type d'image statique hiératique comme celles de la Dea Syria, mais présentent le type détendu par l'action. On pourrait exprimer la diffé­rence existant entre les images cultuelles de Dea Syria et d'Epona de sorte qu'alors que le trait de potnia de la déesse est sur les premières entièrement relégué au second plan, on pourrait même dire qu'il y manque absolument, sur les dernières ce trait est accentué et exprime l'un des aspects essentiels de la déesse. La question pour­rait donc se poser de savoir si dans le cas des représentations d'Epona nous sommes en présence seulement de la transformation que subit à Rome l'image cultuelle sy­rienne. Nous ne pourrions avoir recours à cette explication qui dans nombreux mo­numents de l'art romain est du reste judicieuse, 68 seulement dans le cas où nous ne rencontrerions parmi les types d'images de la religion orientale, familière à Rome, pas de représentations qui soient les parents proches des images d'Epona, non seule­ment par la composition mais aussi par leurs gestes. Ces représentations qui, en tant que modèles, peuvent entrer enligne de compte, se retrouvent sur les monuments de Cybèle delà cité de Rome, ainsi que sur ceux de la Grèce et de l'Asie Mineure. Nous pouvons nous référer à la statue de Cybèle de la collection Mattéi, 6U où la déesse trônant impose les mains sur la tête des lions assis de part et d'autre d'elle. La littérature tient compte dans le Palazzo Mattéi d'une plaque votive qui porte une représentation identique. 70 C'est le même geste de la main qui se répète sur le bas-relief d'un autel de Cybèle de Bithyne, datant de la haute époque impériale. 71 Cybèle, sur une statue d'Athènes touche la tête du lion avec une patère qu'elle tient dans sa main droite, 72 geste auquel nous n'attri­buerions pas une importance particulière s'il ne se répétait pas sur une statuette de terre cuite, même plus tard sur un bas-relief d'Epona également. 73 Sur le bas-relief 66 M alten, L.: Jdl 43 ( 1928) pp. 114 et suiv.; Thiersch, H.: Ependytes und Ephod. pl. XIII. 67 V. la note 35 et la note 114. 68 L i p p o 1 d, G.: Kopien und Umbildungen. München, 1923. ß9 M at z, F. - D u h n, F.: Antike Bildwerke in Rom. I. p. 242, n° 906; Reinach, S.: Rép. stat. T. p. 182. 70 Matz, F. - D u h n, F.: op. cit. III. p. 139, n° 3749. 71 D orner, F.: Istambuler Forschungen. XTV (1941) n" 41 et pl. 23,2; B o s s e r t, H.Th.: Altanatolien. fig. 1111. 72 R e i n a c h, S.: Rép. stat. Ill, p. 251,3. V. encore la statuette en terre cuite égyp­tienne citée sous la note 65. 73 Dehn, W.: Germania 25 (1941) p. 115 et pl. 18,2.

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