Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 25. (Budapest,1964)

BALOGH, YOLANDE: Vierges gothiques françaises

tenait l'Enfant et dans sa main gauche elle tient encore la poire. Elle est vêtue d'une longue robe entièrement recouverte d'un manteau collé à la robe. Contrairement aux plis tendus sur le haut du corps, les pans du manteau retombent sous les bras en formant une riche draperie, La manière dont le manteau est rejeté — de l'épaule droite au bras gauche — ainsi que le système des plis de la draperie sont identiques à ceux de la statue d'Autun, malgré cela elle est une nouvelle variante individuelle et très charmante de ce type. Sa beauté particulière réside dans les proportions élancées et dans l'expression souriante mais en même temps voilée du visage. Sa structure la rapproche de la statue d'une Marie de l'Annonciation 27 (Paris, Louvre) provenante de Javernant (Aube), sur laquelle le système de la draperie est constitué du contraste entre le manteau collant au corps et les riches plis latéraux. Le modelage des cheveux ondulés encadrant le visage présente aussi des analogies, mais son style est plus ancien et plus dur. La statue de Budapest a dû être exécutée à la fin du XIV e siècle dans un atelier du Nord de la France. C'est également de la seconde moitié du XIV e siècle que date une autre Vierge 28 de notre collection (fig. 35). Sa structure et la draperie diffèrent des types connus. La figure élancée de la Vierge, d'une structure frontale, et destinée à être vue de face, ainsi que le pan du manteau rejeté à travers le bras gauche évoquent le type de notre Vierge franco-flamande (fig. 17), malgré cela elle est toute autre. Plus d'un demi-siècle sépare l'une de l'autre. Les marques d'un style plus récent sont sur cette statue la tombée libre du pan du manteau rejeté à travers le bras gauche, et contraire­ment à la simplicité de la robe recouvrant le haut du corps, les plis éparpillés de la robe dessinant un V renversé, ce qui confère à la figure dressée un caractère mouve­menté. Ce motif évoque les statues bourguignonnes plus récentes (Rouvres — fig. 30) et de quelque sorte les plis dits « à épingle à cheveux » des « Belles Madones » de l'Alle­magne Orientale. Un autre motif frappant de notre statue est la manière dont est disposé l'Enfant sur le bras droit de la Vierge, Ce motif est extrêmement rare et on ne le rencontre qu'ici et là. Il est curieux qu'un exemple en est une statuette de marbre (Londres, Victoria and Albert Museum — fig. 33) 29 dont même les détails sont analogues. Le type de la tête de la Vierge, sa couronne plate, la figure de 27 Paris, Coll. Doistau, plus tard Louvre. (Vitry, P. —Brière, G.: op. cit. pl. XCIV/3; Aubert, M. — Be au lieu, M. : La sculpture du moyen âge. Paris, 1948. fig. 99. — Enc. Phot, de l'art.); Aubert — B e a u 1 i e u: I. (1950) no 252. 28 N° d'inv. 5899. Inventoriée comme l'oeuvre d'un maître de la région du Rhin moyen. Hauteur: 84, 5 cm. Sa matière est un calcaire avec les vestiges d'une peinture ancienne (robe rouge, manteau bleu). Le bras gauche fait défaut. — Bibliographie: Orsz. Magy. Szépművészeti Múzeum: Űj szerzemények 1921 — 1924 (Musée Hongrois des Beaux­Arts, Nouvelles acquisitions). Budapest, 1924. n° 6 (sculpteur de l'Allemagne Occidentale, milieu du XIV e siècle); Az Orsz. Magy. Szépművészeti Múzeum Evkönyvei (Annuaires du Musée Hongrois des Beaux-Arts). III. 1921 — 1923. Budapest, 1924. p. 112; P e t r o­V i c s, A. : Budapest, Mus. der Bild. Künste. Neuerwerbungen. Belvedere — Forum, VII, 1925. p. 121 («welche in der französisch-deutschen Grenze entstanden sein mag»); — Le Musée des Beaux-Arts de Budapest. Mouseion, n° 1, 1927. p. 33. («Vierge bour­guignonne du milieu du XIV e siècle ») ; B a lo g h, J. : Die alten Büdwerke des Ungari­schen Museums der Bild. Künste. Magy. Női Szemle II, 1936. p. 205 (français) ; Balogh, J. : A Régi Szoborosztály — A Szépművészeti Múzeum 1906 — 1956 (Le Département des Sculptures Anciennes — Le Musée des Beaux-Arts 1906 — 1956). Budapest, 1956. p. 85. 29 Statuette en marbre provenant de Tournai, haut, de 75 cm. En 1937: Londres, Mr. Maurice Harris of the Spanish Art Gallery (Apollo, sur la couverture du no de Dé­cembre 1937), plus tard dans la collection de Tomas Harris, enfin Londres, Victoria and Albert Museum. Bibliographie: Troescher, G.: Die burgundische Plastik des ausge­henden Mittelalters. Frankfurt, 1940. p. 176, note 62. (un imitateur tardif de Beauneveu); Europäische Kunst um 1400. Wien, Kunsthist. Museum, 1962. p. 348, no 395.

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