Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 25. (Budapest,1964)

GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle I.

de la plupart des tableaux peut être bien suivi et on les retrouve dans la Galerie de tableaux de Vienne ou dans celle de Budapest. 30 Dans l'inventaire de 1636 de la collection de Bartolommeo délia Nave treize tableaux ont figuré décidément ou conditionnellement comme les oeuvres de Gior­gione, et tous peuvent être identifiés avec les tableaux subsistant de la collection de l'archiduc Léopold-Guillaume, ou du moins connus par les reproductions peintes ou gravées contemporaines. Ce groupe remontant au XVII e siècle a une importance particulière du fait qu'il a compris nombreuses créations de Giorgione authentiques et documentées, telle, par exemple, la « Laura » portant une inscription contemporaine, ou le célèbre tableau « Les trois philosophes » de Vienne. Les définitions de l'in­ventaire de Bartolommeo délia Nave remontent à la tradition vénitienne du XVI e siècle, et reposent dans la plupart des cas sur les données et opinions locales. La plupart des tableaux étant passés chez Bartolommeo délia Nave sans doute du premier propriétaire ou éventuellement du commettant — c'est ceci qu'indiquent du moins les quelques notations contemporaines relatives à l'histoire antérieure de la collection. 31 Les attributions sont réservées et mesurées, l'auteur de l'inven­taire donne droit souvent aussi à des opinions opposées. H serait utile d'étudier plus attentivement les remarques concernant les tableaux de Giorgione, déjà du fait qu'au cours du temps ceux-ci sont pour la plupart tombés dans l'oubli. L'inventaire original, il semble, n'est pas passé dans la possession de l'archiduc Léopold-Guil­laume, la liste de Vienne, de l'année 1659, détaillée et rédigée avec soin, a été établie sans sa connaissance et indépendamment de celui-ci. C'est ainsi que durent se pro­duire les erreurs : notamment les données qui dans l'inventaire de Venise figuraient correctement — par exemple les pièces de l'autel de San Cassiano étaient marquées du nom d'Antonello da Messina — ont, dans la collection de l'archiduc à Bruxelles, puis à Vienne, obtenu de nouvelles désignations, différant éventuellement de la tradition. Des tableaux de Giorgione figurant dans la liste de Bartolommeo délia Nave, le n° 42, désigné « A picture with 3 Astronomers and Geometricians in a Landskip who contemplate and measure », est sans doute le célèbre tableau de Vienne qui figure sur la liste de Léopold-Guillaume (n° 128) sous la même désignation. Dans le tableau suivant, de dimensions identiques le n° 43,« Another picture of the history of the Amazons with 5 figures to the full and other figures in a Landskip », on reconnaît le tableau portant dans la collection de l'archiduc le n° 132, la composition dite la « Naissance de Paris », reproduite en gravure dans le Theatrum Pictorium. 32 Marcan­30 Waterhouse identifie 69 tableaux des 224 de la collection de Bartolommeo délia Nave avec ceux de la galerie de Léopold-Guillaume. Des examens plus serrés permettent d'évaluer les tableaux identifiables au moins à 120—130 pièces. 31 S c a m o z z i, V. : op. cit. p. 306, mentionne que les magnifiques sculptures de la collection de Bartolommeo délia Nave étaient autrefois en la possession du cardinal Bembo. Une partie des tableaux, dont aussi les Titiens par exemple, ont du provenir de cette collection: c'est à ce fait que permet de conclure la notation de l'iventaire relative à la famille Bembo (n os 25, 31). Quelques tableaux, par exemple ceux de Schiavone, provenaient, selon Ridolfi (op. cit. I, p. 253) de la succession d'Alessandro Vittoria. 32 V. l'inventaire de la collection de l'archiduc Léopold-Guillaume dans Jahrbuch der Kunstsammlungen des allerh. Kaiserhauses, 1883. p. LXXIX. C'est une liste antéri­eure, dressée en tout cas encore en Néerlande, qui servit de base à l'inventaire de Vien­ne établi en 1659: sur les vues de galerie que Teniers peignit à Bruxelles, les tableaux portent déjà les mêmes numéros sous lesquels ils figurent dans l'inventaire de 1659. L'édi­tion latine «Davidis Teniers Antwerpiensis . . . Theatrum Pictorium» a paru à Bruxelles en 1659, avec 245 gravures. Les attributions précautionneuses, souvent conditionnelles, de l'inventaire sont remplacées dans le recueil de gravures pour la plupart par des noms de maître plus catégoriques bien que moins authentiques. Dans le cas des gravures on s'était, selon la pratique de l'époque, efforcé de les désigner, à la place de «maître inconnu»

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