Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 25. (Budapest,1964)

GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle I.

phenburg et de la Galerie Nationale de Prague, pour ainsi dire identiques au dessin de la collection Vendramin, présentent, avec le jeune David, le noble coiffé d'une barrette empanachée et la demi-figure du soldat a cuirasse, sans aucun doute des types giorgio­nesques. Ces deux tableaux ayant figuré dans les anciens inventaires comme les oeuvres de Giorgione, remontent probablement à une composition de l'artiste. 18 Or, nous pensons devoir rejeter avec un certain scepticisme la remarque de Ridolfi qui tient la représentation pour un autoportrait : les traits du jeune David au visage rond entouré de boucles n'évoque absolument pas un portrait quelconque et ne rap­pellent aucunement l'autoportrait fixé par la gravure se trouvant dans les « Vite » de Vasari, ni l'Autoportrait en David de la collection van Veerle. C'est sans doute une tradition relative à cet autre tableau que Ridolfi avait appliquée aussi à la re­présentation du David de la collection Vendramin. 19 Un autre tableau figurant David, reproduit au XVIII e siècle comme une oeuvre de Giorgione, se rattache à cette sphère de sujets: la demi-figure de la Galerie d'Or­léans mentionné dans le catalogue de 1727 de Dubois de St. Gelais sous la désignation « Le portrait de Pordenon sous la figure de David ». Bien que le jeune homme coiffé d'une couronne de fleurs, avec sa cuirasse luisante, son énorme glaive et la grande tête de Goliath, soit un type proche des oeuvres de Giorgione, nous ne voyons dans cette désignation rien d'autre que la survivance et l'application autoritaire de la tradition de l'Autoportrait en David remontant à Vasari (fig. 43). Un autre tableau important de Giorgione de la collection van Veerle, gravé éga­lement par Hollar portant le titre « Retratti de Bonamico Buffalmaco » et dans les autres versions « Todescho di Casa Fuchera », 20 est le beau Portrait d'homme très discuté de la Galerie de Munich (fig. 44) attribué tantôt à Giorgione, tantôt à Palma. 21 Ce tableau figurait déjà dans l'inventaire de 1748 de la Kurfürstliche Galerie de Munich, et il a été enregistré dans les anciens inventaires comme l'Autoportrait présumé de Giorgione. On ne peut pas le suivre depuis qu'il est sorti de la collection van Veerle, 18 Schloss Nymphenburg, n° 141, huile sur toile, 79 X 105 cm. Il figure dans l'inven­taire de l'année 1770, de la Résidence de Munich comme l'oeuvre de Giorgione n° 59. V. F e u 1 n e r, A. : Katalog der Gemälde im Residenz Museum München und in Schloss Nymphenburg. München, 1924, p. 37. La version de Prague datant du XVI e siècle que E. Safafik avait découverte dans les réserves du musée, (elle a figuré dans les inventaires comme l'oeuvre de Giorgione) porte sur la balustrade une inscription contemporaine: TENTORETTO. 19 La remarque de Ridolfi (op. cit. I. p. 97) selon laquelle le Saint Georges de l'autel de Castelfranco serait l'autoportrait du peintre ne peut être considérée que comme une hypothèse romantique. Dans les sources écrites figurent au XVII e siècle environ dix tableaux comme les autoportraits de Giorgione. 20 D u b o i s de St. Gelais: Description des tableaux du Palais Royal. Paris, 1727. Avec l'inscription: « In David se ritrasse il grand Giorgione /Per servir il suo bene in Castelfranco/Emulo di valer non fece meno /In pingendo l'insigne Pordenone». — Suida, W. : Belvedere X, 1931. p. 142, fig. 72/2. 21 Voir P a r t h e y, G.: op. cit. p. 295, n° 13G7. Il arrive fréquemment dans les gravures de Hollar, mais aussi dans d'autres gravures du XVII e siècle, que la légende se rapportant à la personne représentée est dans les diverses versions modifiée ( v. par exemple Giovanni délia Casa figure comme Altoviti, La bella Laura comme Catherine Cornaro, etc.). Dans ces cas ce n'est pas une donnée précise qui a servi de base à la dénomination, mais c'est le propriétaire ou le graveur qui a dû chercher une désignation plaisante que la littérature permettait éventuellement d'authentifier. Le « Todescho di Casa Fuchera » remonte à la remarque de Vasari. Cependant le petit portrait conservé par Vasari parmi les dessins et esquisses ne peut aucunement être identique au portrait grandeur nature de Munich de la collection van Veerle. Justi attribuait ce dernier à Gior­gione, Richter à l'un de ses disciples, Berenson et Suida à Palma l'Aîné et J. Wilde au peintre dit le Maître des autoportraits.

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