Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 25. (Budapest,1964)
GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle I.
l'inventaire indiquent que la tradition se rattachant aux tableaux et la connaissance des gravures de Hollar ont été en ces temps-là encore vivaces; dès la fin du XVII e siècle la ligne droite de l'acheminement des tableaux est brisée: on ignore absolument le sort de la collection Duarte et la façon dont elle s'est dispersée. Mais, malgré cela nous avons réussi à découvrir les traces du moins d'un de ses tableaux attribué à Giorgione: la description minutieuse nous a permis de reconnaître dans la figure de 1'« Archer» d'Edinburgh le jeune homme aux cheveux longs dont «la main gantée est réfléchie par l'armature » (fig. 39). 13 Le tableau d'Edinburgh, qui selon la plupart des spécialistes se rapproche en effet de Giorgione est à notre avis identique avec le célèbre tableau signalé par Vasari comme étant à Venise en la possession du patriarche Grimani, par Ridolfi comme faisant partie de la collection van Voerst et par l'inventaire de 1682 comme la propriété de Diego Duarte, Il est tout au moins une ancienne version du type de tableau de Giorgione, connu jusqu'à présent seulement par les sources écrites. Seulement deux des tableaux de Giorgione sortis de la collection van Veerle sont entrés dans celle de Diego Duarte, les autres sont passés sans doute dans d'autres mains. Or, nous connaissons aussi ceux-ci grâce à la description de Ridolfi et les gravures de Hollar, ot nous sommes en mesure de les identifier du moins en partie avec les compositions subsistantes. Il conviendrait de prêter une attention particulière à la composition de « David » que Vasari avait décrit comme l'autoportrait présumé du peintre, dans la possession du patriarche Grimani à Venise. Le tableau authentifié aussi par Ridolfi représentait un jeune homme aux longs cheveux ondulés et tenant derrière un parapet, dans sa main droite levée, la tête de Goliath. 14 La majorité des chercheurs considèrent le portrait en buste de Braunschweig, qui correspond à la partie supérieure de la figure de la gravure — comme le fragment du tableau gravé par Wenzel Hollar (fig. 40). 15 Les radiographies les plus récentes qui montrent sous la figure d'homme les contours d'une Madone du type de Catena, semblent justifier son origine du XVI e siècle, mais elles ne prouvent pas que le tableau de Braunschweig soit vraiment le fragment du célèbre « David » de Venise-Anvers et non pas une version contemporaine. La situation est d'autant plus compliquée qu'il subsiste une variante de la tête connue déjà au début du XVII e siècle comme l'autoportrait de Giorgione; c'est le portrait en buste de Budapest, peint sur papier et considéré parfois comme une étude. Nous reviendrons à ce tableau dans ce qui suit. 13 Edinburgh, Nat, Gallery of Scotland, n° 690, 53,4 X 42 cm, huile sur bois. Bérens o n, B. : Italian Pictures of the Renaissance. The Venetian Schools. London, 1958. fig. 682 « Giorgionesque picture ». Richte r, G. M. : op. cit. p. 216 est peut-être une copie de l'original perdu de Giorgione. Il est probablement identique au tableau attribué à Giorgione portant la désignation « Giorgione. Himself as an Officer of the Archers », qui fut vendu en 1827, chez Christie à Londres (n° 53). 14 Vasari, G.: op. cit. IV, p. 91; Ridolfi, C. : op. cit. I. p. 106. «... il ritratto di se medesimo in un Davide con lunga capigliatura, e corsaletto in dosso, e con la sinistra mano afférra va ne'capegli il capo di Golia ». Sur la gravure de Hollar: « Vero ritratto de Giorgione de Castelfranco da luy fatto corne lo célébra il libro del Vasari »... « W. Hollar fecit ex Collectione Johannis et Jacobi van Veerle, 1650 ». V. P a r t h e y, G. : Wenzel Hollar. Berlin, 1853. p. 309, n° 1408. 15 Braunschweig, Herzog Anton Ulrich Museum, n,o 454, huile sur toile, 52x43 cm. Il figure, en 1744, dans l'inventaire de la Galerie de tableaux de Salzdahlum comme «Giorgione Mannskopf, Kopie», et dans le catalogue de 1776 déjà comme l'oeuvre de Giorgione. V. Müller-Hofstede, C. : Das Selbstbildnis von Giorgione in Braunschweig. Venezia e l'Europa, Venezia, 1956, p. 252; Müller-Hofstede, C. : Untersuchungen über Giorgiones Selbstbildnis in Braunschweig. Mitteilungen des kunsthist. Institutes in Florenz. VIII, 1957, p. 13. 5S