Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 25. (Budapest,1964)
GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle I.
tant l'artiste en David, un portrait d'homme à demi-figure, tenant dans sa main un bonnet rouge de commandeur, et le portrait d'un jeune homme aux cheveux longs. 0, Quatrevingt ans plus tard Ridolfi énumère ces mêmes tableaux comme se trouvant dans la maison des commerçants d'Anvers, Giovanni et Jacopo van Voer(s)t. 7 D'après la description concrète il est incontestable qu'il est question ici des mêmes tableaux, et le texte plus détaillé et plus exacte témoigne aussi du fait qu'on a affaire ici non seulement à la répétition de données antérieures, mais à une connaissance directe des tableaux et de leur histoire. Outre l'«Autoportrait» en David, le « Portrait de commandeur en bonnet rouge » et le « Portrait de jeune homme », Ridolfi mentionne dans la collection Van Voerst un portrait d'homme désigné comme « Tedesco di Casa Puch era » et une demi-figure de nu avec une armure réfléchissant son image, deux autres compositions que Vasári avait déjà indiquées. Dans le labyrinthe des collections du XVII e siècle, nous avons réussi dans une certaine mesure à suivre les traces de ce groupe de collection des tableaux de Giorgione, remontant au XVI e siècle et cité par ces deux auteurs; le débrouillement de leur histoire pourrait nous aider à identifier et à reconnaître authentiquement les divers tableaux. Parmi les tableaux de Giorgione mentionnés par Ridolfi comme étant dans la collection des Anversois Giovanni et Jacopo van Voerst, le « David » et le « Tedesco di Casa Fuchera » ont été gravés par Wenzel Hollar en 1650, avec la légende « Ex collezione Giovanni e Jacopo van Veerle ». Ridolfi cite lui aussi la collection des frères Veerle, mais seulement en rapport avec les tableaux de Palma l'Aîné. Les autres tableaux, par exemple ceux du Titien, qui furent publiés par Hollar également comme les pièces de la collection van Veerle, sont mentionnés par Ridolfi comme étant en la possession des frères Uffel d'Anvers, par contre au sujet des tableaux de Bassano il cite la collection anversoise de Giovanni et Jacopo van Buren. 8 Il cite à Venise en tout quatre frères anversois collectionneurs de tableaux: les frères van Voerst, van Uffel, van Veerle et van Buren, qui tous portaient les prénoms Giovanni et Jacopo, et ce qui peut-être est encore plus curieux, c' est qu'ils ne collectionnaient que les oeuvres de quelques peintres seulement: les tableaux du Tintoret et de Titien ne se trouvaient que chez les van Uffel, ceux de Giorgione seulement chez les van Voerst. ceux de Lotto et de Bassano par exemple, chez les van Buren. La situation est d'autant plus curieuse que les tableaux mentionnés par Ridolfi comme étant en la possession de ces différentes familles anversoisas, ont été reproduits en gravure par Wenzel Hollar presque dans la même année, en 1649—1650, comme les pièces de la collection van Veerle. Un document de 1649, jusqu'ici assez négligé, jette une certaine lumière sur ces circonstances bizarres. En avril de cette même année l'Archiduc Leopold6 V a s a r i, G. : op. cit. IV, p. 91. « se ne vede ancora tre bellissime teste a olio di sua mano nello studio del reverendissiomo Grimani Patriarca d'Aquileia, una fat ta per Davit (e, per quel che si dice è il suo ritratto), con una zazzera, come si costumava in que'tempi, infino aile spalle, vivace e colorita che par di carne : ha un braccio ed il petto armato, col quale tieue la testa mozza di Golia. L'altra è una testona maggiore, ritratta di naturale, che tiene in mano una berretta rossa di commandât ore, con un bavero di pelle, e sotto uno di que'saioni all'antica: questo si pensa che fusse fatto per un generale di eserciti. La terza è d'un putto, bella quant, o si puô fare, con certi capelli a uso di velli . . » Giovanni Grimani, patriarche d'Aquilée (mort en 1592) avait légué en 1586 à la Serenissima sa grandiose collection d'antiques, héritée de son oncle, le cardinal Domenico, collection qui fut placée dans un musée à part près de la Libreria. Nous ignorons le sort de ses tableaux; les descriptions du XVII e siècle ne mentionnent pas dans les collections de la famille Grimani les tableaux ayant figuré chez le patriarche. 7 Ridolfi, C. : Le meraviglie dell'arte. Venezia, 1648. Ed. Hadéin, Berlin, 1914. 1, p. 106, « che sono nelle case degli Signori Giovanni e Jacopo Van Voert in Anversa». 8 Ridolfi, C. : op. cit. I. pp. 106, 146, 129, 198, II, p. 51.
