Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 25. (Budapest,1964)

GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle I.

tude presque philologique. Nous n'avons, dans la plupart des cas, pas le moyen de mettre en balance et d'apprécier les données écrites. Nous ne pouvons pas affirmer avec certitude que les données figurant dans les différentes biographies soient plus dignes de foi que celles qui figurent dans les inventaires: c'est justement sur celles-ci que les auteurs des « Vite » se sont appuyés, tel qu'il ressort en plusieurs cas. L'authenticité des sources plus rapprochées dans le temps et dans l'espace de la naissance des oeuvres n'est que relative : il arrive parfois que c'est justement le compte rendu du chroniqueur plus éloigné et par conséquent plus impartial qui est digne de confiance. C'est avec une très grande circonspection que nous devons détacher de l'ensemble des documents variés la matière utilisable. Dans la pratique nous ne pouvons procéder dans l'identification des diverses données que de pas en pas, en suivant la piste des relations effectives. Les mentions trouvées dans les différentes sources et inventaires ne peuvent, bien entendu, pas être considérées comme isolées les unes des autres : les tableaux se sont acheminés de propriétaire en propriétaire, de collection en collection. Pour mettre à jour leur ache­minement il n'y a que l'examen — jusqu'ici fort négligé — de l'histoire des collections qui pourrait fournir un point de repère solide. Une certaine aide à cet égard représente le fait qu'on avait conservé au cours des XVI e et XVII e siècles — particulièrement dans le cas d'une oeuvre importante — le nom du maître et le titre du tableau qui s'étaient fixé, et c'est sous cette désignation qu'ils passaient d'une collection dans l'autre et furent enregistré dans les inventaires. Or, le nom du maître et le titre du tableau marquent plutôt le type et ne donnent une réponse que le plus rarement à la question de savoir si on est en présence d'une oeuvre originale, d'une version d'atelier ou d'une copie. De toute façon il faut compter avec le fait que les copies faites d'après les tableaux célèbres étaient au XVII e siècle légion, aussi les variantes d'atelier et les répétitions faites par les peintres eux-mêmes ont-elles été très fréquentes. 3 Même dans les collections les plus illustres se trouvaient nombreuses copies et variantes; les distinguer et les apprécier convenablement semble aujourd'hui déjà une tâche irrésoluble. 4 On a connaissance des copies des tableaux de Giorgione dès le début du XVI e siècle: la plupart des tableaux qui lui sont attribués ou qui peuvent être considérés comme sortis de son école nous sont restés dans plusieurs versions ou copies. 5 En suivant les traces des diverses versions et de quelques types de tableaux moins connus, nous nous occuperons cette fois de deux passages importants relatifs à Giorgione, traitant des tableaux provenant de la collection du patriarche Grimani et des tableaux de la collection de Bartolommeo délia Nave, de Venise, dont quelques­uns sont passés à Budapest, Vasari, dans sa biographie de Giorgione (1568) mentionne trois tableaux du maître étant en la posession du patriarche Grimani à Venise: un autoportrait représen­3 y a s a r i, G., dans « Le Vite ...» (Firenze, Ed. Milanesi, V. 1880. p. 228), men­tionne par exemple que la célèbre « Madonna délia Rosa » du Parmesan fut dans peu de temps copiée environ cinquante fois. 4 Aucune étude synthétique n'a jusqu'à présent paru sur l'histoire et les types des copies des XVI e et XVII e siècles. Un excellente exemple permettant de passer en revue méthodiquement les copies et versions des diverses créations importantes est par exemple l'étude de Poglayen — Neuwall, S.: Titians Pictures of the Toilet of Venus and their Copies. The Art Bulletin XVI, 1934, p. 358. 5 M i c h i e 1, M. (Notizia d'opere di disegno. Bologna, Ed. Frizzoni, 1884) menti­onne à côté de quatorze tableaux originaux de Giorgione trois copies se trouvant à Venise au début du X\T<- siècle. Il ressort de ses écrits qu'ü arrivait que le propriétaire des ta­bleaux a tenu pour originaux ceux que d'autres ont considéré comme copies, et qu'il n'était pas possible de décider dans tous les cas si le tableau était dû à Giorgione ou à l'un de ses élèves.

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