Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 25. (Budapest,1964)

GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle I.

GIORGIONE ET GIORGIONISME AU XVII e SIÈCLE I. La littérature sur la question relative à Giorgione et le giorgionisme est extrême­ment abondante. Le nombre des oeuvres authentiques documentées par les sources est très restraint, or si nous étendons nos recherches à tous les ouvrages théoriques, biographies, topographies, récits de voyage et inventaires relatifs à Giorgione le riche matériel fourni par tout cet ensemble nous permet éventuellement de trouver plus de détails utilisables, jusqu'à présent peu connus mais fort importants au point de vue de la peinture vénitienne du XVI e siècle et de l'activité artistique de Giorgione. 1 On connaît du XVI e siècle environ quarante donnée relatives à l'oeuvre de l'artiste, et au XVII e siècle on peut démontrer — selon l'état actuel de la recherche - plus de deux cent cinquante mentions ayant trait à ses tableaux. U est évident que ces données sont susceptibles de nous mettre dans nombreux cas sur la trace d'un type de tableau original de Giorgione; en tous cas elles permettent de nous for­mer une image sur l'idée que se firent sur l'art de Giorgione la génération suivante et la postérité éloignée. Or, dans l'identification des ses oeuvres figurant dans les écrits, on se heurte à une difficulté sérieuse, et c'est que les conceptions des XVI e et XVII e siècles ne correspondent pas à celles qui résultaient de l'analyse du style aux XIX e et XX e siècles. Certes, les recherches récentes ont prouvé dans plusieurs cas (par exemple, dans le cas de la « Laura » de Vienne et du tableau « Col tempo » de Venise) que dans l'identification c'est la tradition et les anciennes sources qui avaient raison et non la postérité sceptique, cependant au XVII e siècle, même à Venise, nombre do tableaux furent attribués à Giorgione desquels on sait aujourd'hui qu'ils ne sont pas ses créa­tions (par exemple le «Jacob et Rachel» de Dresde, ou le «Moïse retrouvé» de Milan). 2 On doit tenir compte aussi du fait que le tableau qu'aujourd'hui nous pre­nons en toute évidence pour une création originale du maître, a dû être considéré autrefois, même par les plus grands connaisseurs, éventuellement pour l'oeuvre d'un autre peintre. Pour ne citer qu'un seul exemple, la «Judith » de Leningrad fut attri­buée à Raphael. Les opinions récentes se font souvent valoir aussi rétroactivement. Nous sommes enclins de mettre en rapport les mentions anciennes avec une oeuvre en effet giorgionesque, connue aujourd'hui encore, par exemple les notices sur la « Femme adultère » avec le tableau de Glasgow, bien qu'il soit possible que la notice se rapportait sur un type de tableau tout autre. En général, l'identification des anciennes notes et données et leur discernement correcte ne peuvent être effectués qu'avec la plus grande précaution, avec une exacti­1 Concernant l'emploi des sources v. Bald a s s, L. : Die Tat des Giorgione. Jahr­buch der kunsthist, Sammlungen in Wien. LI. 1955. p. 105. J u s t i, L. : Giorgione. Ber­lin, 1908. p. 21, ainsi que Richte r, G. M. : Giorgio da Castelfranco. Chicago, 1937. 2 Concernant les conceptions au XVII e siècle relatives à Giorgione v. I v a n o f f , N. : Giorgione nel Seicento. Venezia e FEuropa. Venezia, 1956. p. 323. 4 51

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