Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 25. (Budapest,1964)

BALOGH, YOLANDE: Vierges gothiques françaises

frappant et fort expressif est l'Enfant haut levé. La figure de la Vierge enveloppée d'une robe simple est pour ainsi dire le support de l'Enfant. Cet effet est augmenté par les lignes presque tectoniques de la draperie. La statue de Budapest est, parmi les innombrables variantes de ce type de Vierge souvent répété, 17 un spécimen im­portant: avec sa structure fermée, la ligne particulière de sa draperie, elle porte les marques de la sculpture monumentale. Une époque bien plus tardive représente une Vierge 18 sculptée en noyer (fig. 31) qui était connue comme une oeuvre rhénanienno. L'auteur de cette étude l'a désignée dans son Guide de l'Exposition de Sculptures (1956) comme une statue provenant de la région frontière française. 19 Sa supposition fut récemment justifiée par la provenance de la statue: elle a en effet figuré dans le catalogue de 1913 de la vente de Berlin 20 comme une oeuvre française, attribution reposant sans doute sur un renseignement directe. L'analyse du style prouve également son origine française. C'est parmi les statues françaises que l'on retrouve les analogies de sa structure compliquée et de sa draperie caractéristique. Co système particulier de la draperie est bâti sur le contraste des lignes verticales et horizontales. Les minces plis verticaux se rétrécissant autour des pieds sont croisés par le pan du manteau largement rejeté. Le volume de la draperie gagne ainsi en accent. Ce système de draperie remonte à des statues comme par exemple la Vierge en marbre de Moutier-Saint-Jean (Côte d'Or) et la Vierge en calcaire du Musée Rolin d'Autun 21 (fig. 27). La riche draperie du pan du manteau retombant sur l'une et l'autre statue sous le bras gauche de la Vierge est un motif qui peut être considéré comme un antécédent de la draperie de la statue de Budapest. Par contre sur toutes deux sculptures la tombée du manteau se dirige, dans la manière habituelle, de l'épau­le droite vers le coude gauche. 22 On voit le manteau retombant dans un sens con­17 Les variantes du XIV e siècle du type de la Vierge au manteau ouvert: Boston, Museum of Fine Arts (Bulletin XVII, 1919. no 100, p. 11); Cleveland, Museum of Art (The Bulletin of the Cleveland Museum of Art. III. 1916. n° 3, p. 3, fig. 14); Dijon, Musée (Musées de France XIV, 1949. p. 253); Brion sur Ource, Vix, Châtillon-sur-Seme, Tief­frain, Beaune (S c h a e f e r, C. : op. cit. 1954. pl. 24, 25, 26, 30, 37) ; F o r s y t h, W. H. : The Virgin and Child in French Fourteenth Century Sculpture. The Art Bulletin. 1957, p. 174, fig. 2, 4, 5) ; Fosses (Seine-et-Oise), (Lefrançois — Pil 1 i o n, L. : Les statues de la Vierge à l'Enfant. Gazette des Beaux-Arts. 1935. II. p. 217); une statue provenant de la région de Möns, dans une collection de Cologne (Der Cicerone X, 1908. p. 193) ; Paris, chez le marchand d'art Bruno Laroussilhe (Pantheon 1962. p. 261) ; Cathédrale de Narbonne (V i t r v, P. — B r i è r e, G.: op. cit. pl. XCIII/5); Berlin, Deutsches Museum, n os 8010, 8323 (Demmler, Th.: Die Bildwerke in Holz, Stein und Ton. Berlin—Leipzig, 1930, pp. 27—29). — Une variante tardive du XV e siècle à Amsterdam, Rijksmuseum (Pantheon 1932/11, p. 297). 18 Noyer, avec les restes d'une peinture ancienne (manteau bleu doublé de rouge). Le bras gauche fait défaut. 83 cm. Elle provient de la collection de Maurice Leopold Herzog. 19 B a 1 o g h, J. : A Régi Szoborosztály Kiállítása (L'exposition du Department des Sculptures Anciennes). Guide. Budapest, 1956. p. 23. 20 Sammlung A. Arens Antwerpen Nachlass. Berliner Kunstauktionshaus Gebrüder Heilbron. Cat. no 27, 16 — 18. Mars, 1913. N° 47. (France, XIV e siècle). 21 Schaef er, C. : op. cit. 1954. pl. 42 — 43. D'un type analogue est la Vierge du Metropolitan Museum, qui provient à ce qu'on dit le La Celle (The Metropolitan Museum of Art. Bulletin. 1944. p. 88). 22 L'arrangement de la draperie analogue à celle do la Vierge d'Autun est visible sur les statues allemandes les suivantes : Collection de Fr. J. Marx, Francfort (Zeitschrift für christliche Kunst, 1911. p. 95; Kunstaktion, Frankfurt a/M., H. Hahn. 11 Juin 1929 : Trier um 1370) ; Schloss Rohoncz (Hamann, R. : Die Madonna der Sammlung Drey. Wallraf-Richartz Jahrbuch. N. F. I. (VI). 1930. p. 37, fig. 61; Wilm, H. : Die Sammlung Leopold Sebgmann. Pantheon, 1930/1. p. 137).

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