Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 24. (Budapest,1964)
ENDREI, W. G.—SZILÁGYI, J. G.: Une fausse gemme de Pyrgotéles
UNE FAUSSE GEMME DE PYRGOTÉLÈS La gemme conservée dans la collection grecque et romaine du Musée des BeauxArts de Budapest, 1 présentée, en même temps que son moulage, sur les fig. 75—76, n'est pas inconnue dans la littérature. G. Lippold a reproduit son moulage dans son ouvrage traitant des pierres gravées, 2 mais nous ignorons complètement comment elle est passée en Hongrie de la collection particulière que l'auteur omet de désigner. 3 Il est incontestable que la gemme, fondue de trois couches de pâte de verre et collée, est moderne, aussi est-il évident qu'elle est le produit de la deuxième renaissance de la mode de graver les pierres, période allant de la fin du XVIII e siècle jusqu'au milieu du XIX e siècle. D'après son style il est aisé de l'éliminer des pierres gravées authentiquement antiques, or, dans le cas heureux — qui n'est pas trop fréquent — des arguments concrets permettent aussi de dénoncer la gemme classicisante du faussaire d'antiques. Le fait que la gemme était déjà originairement faite comme un faux et non comme une simple imitation des pièces antiques, se trouve attesté par la signature. Ne disposant sans doute que du moulage —- le texte est aussi sur notre moulage illisible — Lippold n'a pas su déchiffrer la signature. Par contre, sur la pierre même on lit bien l'inscription: IIY PFOTE AHE (fig. 77), le nom du célèbre graveur d'Alexandre le Grand, 1 qui, ici, ne figure pas pour la première fois sur les fausses pierres gravées. Les renseignements sur cet artiste ont intrigué depuis le début de la Renaissance les artistes et les amateurs d'antiques, qui s'étaient efforcés dès Ghiberti de lui attribuer l'une ou l'autre pièce marquante des pierres gravées antiques subsistant. C'est de ce grand intérêt qu'abusèrent les faussaires, qui dès le XVI e siècle, et plus fréquemment à partir du XVIII e siècle, désirant authentifier les pierres gravées par une fausse signature, avaient fabriqué de plus en plus de pièces portant le nom de Pyrgotélès. 5 1 N° d'inv.: 51.866; haut.: 2,07 cm; larg.: 1,61 cm. Elle est collée de deux couches de pâte de verre rouge jaunâtre et entre celles-ci une couche blanche. 2 L i p p o 1 d, G. : Gemmen und Kameen des Altertums und der Neuzeit. Stuttgart, 1922. pl. CXVI, fig. 5, p. 184. L'encoche visible sur la partie inférieure du métier est peutêtre due à une détérioration du moulage. 3 Lippold, à la fin de son livre (p. 187) mentionne qu'il a utilisé pour les reproductions en grand nombre les pièces des collections empreintes de gemmes, auparavant très en vogue, mais en Hongrie inaccessibles. Sans aucun doute, on pourrait retrouver dans l'une de celles-ci l'original de la reproduction se trouvant dans l'ouvrage de Lippold, ce qui pourrait fournir des renseignements sur le sort antérieur de la gemme. 4 Sur les sources écrites antiques y relatives v. B i a n c h i B a n d i n e 1 1 i, R. : Archeológia e cultura. Milano — Napoli, 1961. p. 261. 5 Une excellente esquisse de l'histoire de l'image de Pyrgotélès se trouve dans: B i a n c h i B a n d i n e 1 1 i, R, : op. cit. pp. 261—265 (Bull. Ant. Beschav. XXVI, 1951. pp. 77 et suiv.). Cf. en plus Brunn, H. : Gesch. d. gr. Künstler II, pp. 629 — 630. — K o e h 1 e r, H. K. dans son étude intitulée: Abhandlungen über die geschnittenen 7 Bulletin 24 !>7