Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 24. (Budapest,1964)

CZOBOR AGNES: La «Sainte Trinité» un tableau de Pietro Novelli il Monrealese au Musée des Beaux-Arts

LA «SAINTE TRINITÉ» UN TABLEAU DE PIETRO NOVELLI IL MONREALESE, AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS Le beau tableau de grandes dimensions représentant la Sainte Trinité (fig. 70), 1 conservé à la Galerie des Maîtres Anciens du Musée des Beaux-Arts, qui selon le catalogue de 1954 du Musée figure avec un point d'interrogation comme une oeuvre de Van Dyck, a parcouru un long chemin avant d'arriver à sa place actuelle. 2 C'est du cloître Las Ninas de Madrid — auquel une princesse Colon n a, femme d'un noble espagnol appelé «Alcanizas», en fit le don — qu'il a passé à Londres dans la collection d'Edmund Burke, avec laquelle il fut vendu à Paris en 1821. C'est à cette vente que l'acquit, en même temps que d'autres tableaux pour la plupart espagnols, le prince Nicolas Esterházy qui vécut à Vienne. Dès ce temps-là le tableau partagea le sort de la collection viennoise d'Esterházy, 3 pour entrer finalement au Musée des Beaux-Arts de Budapest dont il était un trésor précieux, mais jusqu'à présent problématique. Le tableau figurait dans la littérature d'art pendant longtemps comme une oeuvre sortie de la main de Van Dyck. En 1922, A. L. Mayer 4 l'ôta au maître flamand et le donna à Juan Carreno en le classant parmi les oeuvres de jeunesse de ce maître. Contrairement à Mayer, G. Glück cherchera l'auteur du tableau quelque part dans le cercle de Van Dyck et essayera d'identifier son maître conditionnelle­rnent en la personne de Thomas Willeboirts Bosschaert. 3 C'est encore lui qui, en 19.31, dans la seconde édition du volume Van Dyck de la Collection «Klassiker der Kunst», ne le mentionne pas parmi les oeuvres de ce maître. Il convient de constater que les spécialistes d'auparavant ont justement reconnu dans cette belle oeuvre l'esprit de l'art de Van Dyck. Les putti «rubéniens», roses et pottelés, la composition distinguée et harmonieuse, la noble élégance des personnages, ainsi que le coloris sont en effet proches de la conception et de la manière de Van Dyck, et dénotent un artiste qui dût avoir des rapports avec le grand maître flamand, ou qui du moins a bien connu son art. Il est cependant indéniable que le tableau possède des traits spécifiques propres à lui qui permettent de conclure que son maître a subi l'influence d'autres peintres également, qu'il a bien connu la peinture baroque italienne et espagnole, et qu'il était issu non de la tradition nordique, mais méridio­nale. Ces caractéristiques sont: les drapés durs, le visage hispanique du Christ, le 1 N° d'inv. 714; toile, 230,5 X 165 cm. 2 P i g 1 e r, A. : Catalogue de la Galerie des Maîtres Anciens du Musée Hongrois des Beaux-Arts. Budapest, 1954. pp. 165—166. 3 V. son histoire: Meiler, S.: Az Esterházy képtár története (Histoire de la Galerie Esterházy). Budapest, 1915. 4 M a y e r, A. L. : Geschichte der spanischen Malerei. Deuxième éd. Leipzig, 1922. p. 448. 5 G 1 ü c k, G.: Gabriel de Térey, Catalogue of the Paintings by Old Masters, Bu­dapest, Museum of Fine Arts. Belvedere Forum VI, 1924. p. 154.

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