Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 24. (Budapest,1964)
ENDREI, W. G.—SZILÁGYI, J. G.: Une fausse gemme de Pyrgotéles
77. La signature de la gemme. Budapest, Musée des Beaux-Arts éléments permettent d'éliminer, même au point de vue de l'histoire de la technique, la possibilité que la gemme soit contemporaine à Pyrgotélès, même qu'elle soit, en général, d'origine antique. A savoir, la tela recta visible sur la fresque des tombeaux du Nouvel Empire, ou sur le bas-relief du Forum de Nerva, que nous mentionnerons encore dans la suite, est une construction large et lourde, et ne peut aucunement être comparée au mécanisme fragile du métier de la gemme, se prêtant au tissage de morceaux d'étoffe étroits. Ces types, par contre, sont caractéristiques des XV e et XVI e siècles. On connaît de cette époque le métier de gobelin figurant sur nombreuses représentations d'Arachné, aussi est-il un motif fréquent dans les scènes de Pénélope et de la Sainte Famille. Néanmoins, tout ceci ne prouverait pas en soi-même que la gemme est fausse, car les représentations des méciers antiques étant fort rares, on pourrait s'imaginer d'être en présence d'un ancêtre antique, jusqu'à présent inconnu, de ce type. Or, le faussaire se trahit irrémédiablement en gravant au bas du métier deux marchettes, par quoi il démontre avec beaucoup de vraisemblance rien que par des arguments concrets, que la gemme est le produit d'une époque postérieure à la Renaissance. Le métier à marches, apparu et dès cette époque de plus en plus répandu au haut moyen âge, était l'instrument des hommes dont le tissage était l'occupation principal, tandis que l'instrument typique du travail féminin est resté le métier de haute lisse, qui au XVII e —XVIII e siècle disparaît graduellement pour céder la place au métier à marches qui seul restera en usage. Dès alors l'idée du métier se fond avec celle du métier à marches et le graveur de la gemme commet ici, pour être compréhensible pour tout le monde, une confusion d'images du point de vue de la technique; à savoir la marchette n'a rien à chercher sur le métier au plan vertical. L'interprétation de la scène représentée sur la gemme est d'ailleurs incontestable, bien que Lippold ne l'ait, d'une façon curieuse, pas mentionnée: elle figure la scène finale du concours mythique ayant eu lieu entre Athéna et Arachné. La jeune fileuse lydienne qui osa mesurer sa maîtrise a celle de la déesse, ne succomba pas au concours de tissage. Or, les scènes bafouant la faillibilité des dieux, qu'elle tissa, mirent Athéna en une telle fureur qu'elle frappa la jeune fille avec la navette, qui sous l'outrage se pendit. Et même alors, Athéna ne lui permit pas de mourir, mais la transforma en araignée et la condamna à demeurer pendue éternellement au bout de son fil. 9 La représentation de ce mythe est très rare dans l'art antique. Nous n'en connaissons que deux exemples, mais l'interprétation de l'un et l'autre est douteuse: 9 Ovide: Métám., VI, 1 — 145. Sur les autres mentions du mythe dans les littératures antiques v. Schirme r, Myth. Lex. I, pp. 469 — 470 et W a g n e r, RE II, p. 367. 7* 99