Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 23. (Budapest 1963)

KUTAL, ALBERT: La «belle Madone» de Budapest

LA «BELLE MADONE» DE BUDAPEST La Madone dite d'Amiens, conservée au Musée des Beaux-Arts de Budapest, se rattache aux grandes oeuvres de style international des environs de 1400 dont la date et la provenance ne peuvent pas être précisément déterminées (fig. 20). Contrai­rement aux autres statues de l'Europe Centrale, les différentes opinions prononcées sur cette oeuvre d'art ne parlaient pas seulement de sa provenance de Prague, de Vienne et deSalsbourg, mais dans une mesure plus vaste, cette Madone faisait l'objet de vives discussions entre l'Europe Centrale et l'Europe Occidentale. Pour les uns, elle était une oeuvre tchèque, pour les autres rhénanienne, et certains la déclaraient autrichien­ne ou flamande. Tantôt on la classait parmi les prototypes des « belles Madones », une autre fois elle comptait pour un travail tardif, dérivé des prototypes du beau style culminant. 1 L'origine de ces incertitudes remonte surtout à sa provenance énigmatique. Le Musée des Beaux-Arts a acheté la Madone à Francfort-s/M au marchand Louis Marx, qui l'avait acquise, dit-on, à Amiens.- Bien sûr, telles nouvelles circulant dans le milieu de marchands d'art, demandent toujours une certaine précaution. Parfois elles sont dictées plutôt par des raisons commerciales que par le désir de la vérité. Voilà pourquoi la provenance amiénoise de la Madone de Budapest n'a pas été acceptée en général. 3 S'il n'y avait pas eu de telles affirma­tions, il n'y aurait pas d'embarras concernant son appartenance. La statue est inti­mément liée au groupe d'oeuvres sculpturales dont la provenance de l'Europe Cent­rale est hors de doute. Certes, on peut la considérer comme un degré initial, en Occident, du même groupe, et cette hypothèse a déjà été prononcée. La dernière formulation du problème, due à Clasen, affirme que ce fut un sculpteur des Pays­Bas qui avait créé ce type-là et qui, en voyageant par la Rhénanie, la Prusse, la 1 Pin der, W. : Zum Problem der « schönen Madonnen» um 1400. Jahrbuch der Preussischen Kunstsammlungen 44. 1923. p. 152, la considérait comme proche du groupe silésien (Torurí, Wroclaw), mais plus ancienne ; W i e g a n d, E. : Beiträge zur südost­deutschen Kunst. Ibid. 59. 1938. p. 81, parle de sa forme précoce et la tient pour le type salsbourgeois ; Clasen, K. H. : Die mittelalterliche Bildhauerkunst im Deutschor­densland Preussen. Berlin, 1939. p. 190, la considère comme rhénanienne et la plus ancienne forme du type ; F e u 1 n e r, A. : Der Meister der schönen Madonnen. Zeitschrift des deutschen Vereines für Kunstwissenschaft X, 1943. p. 30, reconnaît son origine amiénoise, mais la classe dans la production du Maître de Grosslobming ; Clasen, K. H. : Die schönen Madonnen. Königstein i. Taunus, (1957) p. 3, la déclare la plus ancienne oeuvre du style du Maître des belles Madones et sans doute aussi une oeuvre sortie de sa main; Müller, Th. : Europäische Kunst um 1400. Wien, 1962. p. 307, y voit les antécédents de la Madone de Krumlov. 2 Feulner, A. : op. cit. p. 30. 3 Müller, Th. : op. cit. ne fait aucune mention de l'origine amiénoise et, évidem­ment, ne la reconnaît pas.

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