Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 23. (Budapest 1963)
KAMPIS, ANTOINE: La Merge de Szlatvin
schéma, leur attitude est stéréotypée et la draperie est chaotique. Le style du chef de l'atelier inconnu de Lőcse — où les statues ont été sans doute exécutées — est en rapport avec la sculpture tchèque du XIV e siècle, et cela avec ses oeuvres traditionnelles et non avec le style naissant dit »beau style«.» Parmi ces constatations plusieurs font preuve par elles mêmes. Néanmoins nous nous opposons à plusieurs entre celles-ci ; à notre avis en consacrant plus d'attention à l'entourage des statues d'apôtre, nous pourrions mieux nous rapprocher du problème de leur date, de leur maître et de leur atelier. Car une comparaison directe convaincra n'importe qui du fait que les statues d'apôtres dressées sur le couronnement du maître-autel de Lőcse ont été taillées par le maître de la Vierge de Szlatvin. L'argument qui a le plus de poids est la présence des «empreintes de pouces» caractéristiques qu'on ne rencontre en Hongrie que sur la statue de la Vierge de Szlatvin. Néanmoins, ce n'est pas seulement sur cette formule que nous baserons notre argumentation, car en analysant la Vierge de Szlatvin et les figures d'apôtres, nous y trouverons plusieurs autres marques du modelé qui leur sont'incontestablement communes. Nous sommes frappés tout d'abord par la sveltesse des statues par rapport aux figures d'hommes, par la longueur des jambes par rapport à la taille et au buste, ainsi que par la ligne en S de l'axe des corps dans la plupart des cas légèrement flottante. Nous retrouvons dans presque chaque figure d'apôtre le plis proéminant montant directement du pied gauche jusqu'à la hanche droite. Les enfoncements des plis transversaux de l'étoffe cassée au niveau des pieds sont exactement les mêmes, et tout le système de la draperie de la statue de l'Évangéliste (fig. 8) est, avec une menue modification, presque la copie de la draperie de la Vierge de Szlatvin. Les têtes d'apôtres imberbes (Philippe, Saint Jean l'Evangéliste), bien qu'elles, soient plus grandes et plus anguleuses, dénotent dans certains détails (yeux, naissance du nez) également le ciseau du maître de la Vierge de Szlatvin, aussi la ressemblance des mains est-elle frappante. Tout comme celle de la Vierge de Szlatvin. les caractéristiques des statues d'apôtres (accentuées aussi dans la description de l'historien de l'art slovaque) sont là aussi la faible profondeur et la chute des plis se froissant sur la surface du corps cylindrique, à la manière des bas-reliefs. Prenant en considération tout ce que nous venons de dire, il sera clair que le maître de la Vierge de Szlatvin et de la série d'apôtres de Lőcse est la même personne dont l'oeuvre est devenue, grâce à cette identification, plus tangible. Son atelier florissait sans doute aux environs du milieu du XIV e siècle, même dans la seconde moitié du siècle. Le fait que la draperie de ces deux statues d'apôtres (Jacques — fig. 7 — et Simon) est exécutée selon une autre ordonnance — avec nombreux minces plis cylindriques parallèles — permet peut-être d'identifier d'autres oeuvres encore de ce sculpteur. Nous ne sommes pas partisans de la conception des spécialistes qui, dès que se présente la moindre différence de forme, clament un. autre maître et ne veulent pas admettre à l'intérieur de l'oeuvre du même artiste ni évolution ni changement, pas même une hésitation. Pourtant les déterminants sociaux de l'art médiéval (corporations, nombre limité des maîtres, etc.) et son organisation de travail (entreprises en province, pérégrination, établissement provisoire ou définitif, etc.) demanderait à l'historien plutôt la concentration des monuments que leur dispersion. Nous estimons donc nécessaire de continuer à passer au crible les objets d'art, mais mieux encore de résoudre les questions stylistiques d'une manière définitive. Nous ne voyons pour le moment pas justifiées les relations tchèques, suggérées d'une manière générale dans la publication slovaque, et nous ne voyons dans les