Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 22. (Budapest 1963)

KATONA, EMERIC: La Prédication de Saint Jean-Baptiste de Bruegel

dans la conception du tableau soit discernable, nous citerons les prophéties d'Ezé­chiel : « Et voici venir six hommes par le chemin de la porte supérieure qui regarde le Nord, chacun son instrument de destruction à la main. Au milieu d'eux était un homme vêtu de lin, portant une écritoire à la ceinture ...» Et l'Eternel lui dit : Traverse la ville, Jérusalem et fais une marque sur le front des hommes qui gémis­sent et qui soupirent à cause de toutes les abominations qui se commettent dans son sein. » Puis le Seigneur se tourne vers les autres et dit : « Passez par la ville après lui et frappez : que votre oeil n'épargne personne et n'ayez point de compassion. Vieillards, jeunes gens, vierges, enfants et femmes, tuez les tous jusqu'à extermina­tion : mais n'approchez pas de quiconque portera la marque : et commencez par mon sanctuaire » (Ezechiel 9:4). Le tableau de Bruegel révèle une parfaite concordance avec les paroles d'Ezé­chiel précitées. Ni la description de Daniel, ni celle d'Ezéchiel ne fournissent de base suffisante à l'identification exacte de l'homme à la robe de lin et de sa suite. Chez Daniel, l'homme à la robe de lin est accompagné d'un ange, ce qui nous fait savoir que nous n'avons pas affaire à un ange, mais à un être de l'au-delà ayant revêtu l'aspect et le vêtement d'un homme et qui, bien que sa tâche le rapproche le plus des chérubins, ne peut pourtant être considéré comme tel, ainsi que le prouve la description du prophète. Les traducteurs et les exégètes du XVI e siècle des textes de Daniel et d'Ezéchiel — en premier lieu les missionnaires, anabaptistes et les traduc­teurs de la Bible — n'ont non plus pu élucider la question de l'homme à la robe de l'n et de ses adeptes. C'est pourquoi, en interprétant Ezechiel, Melchior Hofmann n'a pu déclarer de façon précise et non équivoque qui étaient ceux qui exécutaient, la destruction apocalyptique de l'humanité : des anges ou simplement des êtres surnaturels. Quant à Hut, ayant étudié les traductions de la Bible de Ludwig Haetzer et de Hans Denk publiées en 1527 à Worms, 34 il conclut qu'en interprétant et en actualisant les textes de Daniel et d'Ezéchiel l'homme à la robe de lin et ses adeptes ne sont que des êtres ordinaires de ce monde qui accomplissent l'ordre de Dieu, des hommes, c'est pourquoi, d'après lui Dieu peut aussi ordonner à un peuple foncière­ment antichrist tel, que le Turc menaçant de détruire définitivement la chrétienté, d'exterminer les impies. Par suite de ce qui précède et de la concordance des attributs mentionnés, il ne peut être douteux que Bruegel ne représente les mêmes personnages que ceux dont le rôle est décisif dans la destruction de Jérusalem. La robe de lin a en même temps un sens symbolique, car ceux qui se sont repentis de leurs péchés « seront purifiés r blanchis et éprouvés » (Dan. 12 : 10). C'est également ce qui ressort du livre d'Esaïe (1 : 16).Chez Bruegel — tout comme chez Ezechiel — le groupe des destructeurs se compose de six personnages. En partant de la disposition des conditions du terrain, la direction de leur arrivée répond aussi à la description d'Ezéchiel. La lettre Tau est brodée sur le dos de l'homme à la robe de lin. Son rôle est eminent, il se distingue du groupe. Sa figure répond exactement au personnage biblique qui sur l'ordre de Dieu, doit « traverser » la ville pour marquer de la lettre Tau ceux qui « gémissent et qui soupirent à cause de toutes les abominations qui se commettent dans son sein » c'est à dire qui, se repentant de leurs péchés, ont mérité la grâce de Dieu ; quant, 54 Ce sont les prophéties de l'Ancien Testament de Ludwig Haetzer et de Hans Denk, parues à Worms en 1527, que Crist of fei Froschauer avait utilisé dans sa Bible parue en 1536, et qui servait de base aux autres éditions — dont celle de 1536. Ce sont ces Bibles qu'on appelle brièvement « Bible de Zurich », nom qui n'indique pas l'endroit où furent éditées les autres, mais l'imprimerie de Froschauer à Zurich d'où sont sorties les premières éditions. Menn. Encykl. IL p. 34. — II, pp. 415 — 416.

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