Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 22. (Budapest 1963)
KATONA, EMERIC: La Prédication de Saint Jean-Baptiste de Bruegel
ou pour d'autres circonstances coercitives, comme le supposent certains chercheurs. 5 Ce qui est certain, c'est qu'à Bruxelles, Bruegel intensifia encore ses rapports avec •certains groupes et cercles humanistes, et qu'il se mêla activement à la vie sociale •et politique de la ville." Ceci ressort entre autres du fait qu'il s'intéressa de plus en plus aux événements bruxellois et néerlandais, alors qu'auparavant il ne les suivait qu'en spectateur. Les circonstances de la vie de Bruxelles, ses relations influencent sensiblement son évolution humaine et artistique. A l'encontre de ses peintures précédentes, dans ses tableaux de Bruxelles non seulement il se rend compte des •événements qui se déroulent autour de lui, mais sa propre conception individuelle se développe de plus en plus. Déjà, il représente le Christ des Pèlerins d'Emmaùs en vêtements sobres et, comme son tableau intitulé « Combat entre le carnaval et le carême » ; l'indique, il blâme les amusements déraisonnables, les réjouissances excessives. Il désapprouve le mode de vie frivole de la bourgeoisie aisée de son temps, qui s'épuise en réjouissances immodérées et futiles. 7 Il est probable que certains chercheurs, surtout les premiers, ont mal interprété cette attitude de Bruegel, en l'expliquant par le mépris de la vie citadine de l'artiste qui se détournait de la bourgeoisie pour se tourner vers les paysans. Il est à supposer que c'est ce malentendu qui a donné naissance à la légende de « Brueghel paysan » qui s'est entièrement dissipée à la suite des recherches que A. E. Popham et Charles de Tolnay ont poursuivies pendant une dizaine d'années. 8 D'autres expliquent cette attitude de Bruegel par le fait que c'est en sa qualité de catholique orthodoxe que l'artiste fustige ces événements. 9 Nous croyons superflu de dire que, tout comme le précédent, ce point de vue ne pouvait être maintenu longtemps. Le développement des recherches permet d'établir presque sûrement que Bruegel subissait de plus en plus l'influence réciproque des différents mouvements religieux de la Réforme et qu'il entretenait avec eux des rapports de plus en plus étroits. Cette conception se retrouve pour ainsi dire chez tous les chercheurs de Bruegel, des plus précoces jusqu'à Michael Aimer, de façon plus ou moins accentuée. 1 " En partant surtout de la Prédication de St. Jean-Baptiste, Gustave Glück était d'avis que Bruegel était fasciné par les idées calvinistes et qu'elles l'avaient inspiré à représenter la scène du sermon en plein air. 11 Grossmann se rattache à ces constatations tout en complétant la conception de Glück, en alléguant qu'en représentant au centre du tableau la figure du prophète et la scène de la prophétie, l'artiste réprouve la prophétie prohibée par Calvin, afin de manifester plus ouvertement et sans équivoque sa sympathie envers le calvinisme. 1-' Cependant l'examen de la question 5 Mander, C. van d'après les détails tirés du Sehilderboock. — Grossman n, F. : The Paintings of Bruegel. London, s. d. pp. 7 — 8. G Tolnay, Ch. de: Die Zeichnungen Pieter Bruegels. Zürich, 1952. p. 51; Popham , A. E. : P. Bruegel and Ahraham Ortelius. Burlington Magazine LIX, 1931. p. 188. Concernant ses attaches avec Rembertus Dodoneus v. Torrilhon, T.: Brueghel était-il médecin? Connaissance des Arts. 1958. pp. (58 — 76. 7 A u n e r, M.: Pieter Bruegel. Jahrbuch der Kunsthistorischen Sammlungen in Wien 52, 1956. p. 86. 8 Popham, A. E. : op. cit. p. 188. — Tolna y, Ch. de : Pierre Bruegel l'Ancien. Bruxelles, 1935. (Introduction) 9 Grossmann, F. : op. cit. p. 37. 10 S t r i d b e c k, C. G. : Bruegelstudien. Stockholm, 1 956. pp. 41, 42. — G r o s s m a n n , F. : op. cit. p. 37. — Tolnay, surtout dans son ouvrage écrit en 1935, (Pierre Bruegel l'Ancien) va plus loin encore que Dvorak, et démontre ses rapports avec Coornhert. — G r o s s m a n n, F. : op. cit. p. 35. 11 G lü c k, G. : Bruegels Gemälde. Wien, 1932. p. 47. 12 G r o s s m a n n , F. : op. cit. p. 20.