Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 22. (Budapest 1963)

BALOGH, YOLANDE: Une tete tie Saint Jean gothique d'origine anglaise

les XIV e et XV e siècles très fréquent. Sa vaste diffusion trouve son explication dans le fait qu'il était l'insigne de nombreuses confréries religieuses. Les membres des confréries ont conservé les têtes de Saint Jean-Baptiste dans leurs foyers ou éventuel­lement dans leurs chapelles, donc elles servaient à la dévotion individuelle et collective. C'est W. H. St. John Hope qui a constaté d'un groupe des têtes d'albâtre qu'elles ont été exécutées pour les membres de la confrérie Corpus Christi de York. Mais elles étaient utilisées, en tant qu'insignes, aussi par les pénitentiaires noirs et par les communeautés religieuses connues sous le nom de Confraternitas Misericordiae. Les têtes d'albâtre de Saint Jean du moyen âge tardif se divisent en deux grands groupes. Au premier groupe plus ancien appartiennent les têtes isolées, donc les représentations les plus strictes du « caput sancti Johannis in disco », et cela en deux versions : l'une est le type de tête aux yeux mi-ouverts et à la bouche ouverte, tandis que l'autre type est aux yeux et à la bouche fermés. Dans le groupe plus récent on peut, par contre, classer les bas-reliefs où sous la tête de Saint Jean est représenté I' Agnus Dei, l'attribut de Saint Jean-Baptiste, et de part et d'autre un saint protec­teur. Dans une version de ce type, encore plus récente, ce n'est pas 1' Agnus Dei qui est visible sous la tête de Saint Jean, mais 1'« imago pietatis ». Cette variante se rencontre aussi avec les saints protecteurs de la cathédrale de York (Leicester, Rad­cliffe College), on peut donc supposer que cette tête a dû être exécutée pour la Confré­rie Corpus Christi de York. La mise en connexion de la tête de Saint Jean et de 1'« ima­go pietatis» se trouve expliquée dans le sacrementaire de la cathédrale de York où on lit sur la fête de Saint Jean-Baptiste les lignes suivantes : 3 « Caput Johannis in disco : signât corpus Christi quo pascimur in sancto altari ...» En se qui concerne l'exécution de la tête de Saint Jean-Baptiste, nous possédons des données du XV e siècle. Il ressort des écrits que ces têtes d'albâtre ont été sculp­tées à Nottingham dans un très grand nombre et que celles-ci furent vendues dans un vaste cercle. 4 Probablement nombreuses pièces en sont passées aussi sur le conti­nent encore au moyen âge, et se sont, dans le commerce d'art du XIX e et XX e siècle, encore plus dispersées. Pour la détermination du style des têtes de Saint Jean jusqu'ici publiées, deux sortes d'opinions se sont formées. Le premier type, donc celui de la tête de Budapest, a été auparavant considéré (Swarzenski, Hildburgh) surtout d'après l'exemplaire de­Hanovre (fig. 22) comme provenant d'Allemagne, de Westphalie. Or, récemment on les attribue de plus en plus décidément à l'école anglaise (C. F. Pitman, Th. Müller). L'origine anglaise ne peut en effet, pas être contestée, même pour ce type plus ancien qui représente Saint Jean-Baptiste aux yeux mi-clos et aux lèvres entre-ou­vertes, les cheveux stylisés, pris dans un système linéaire sévère, avec sur le front les mèches caractéristiques. 5 L'arrière de la tête est lisse et creusée d'une façon 3 Hope, W. H. St. John : op. cit. p. 707. 4 Hope, W. H. St. John : op. cit. p. 707; Pitman, C. F.: op. cit. p. 224;. S t on e, L. : op. cit. p. 21(3. Les auteurs ci-dessus cités se réfèrent aux écrits du XV e siècle de la vüle de Nottingham : S t e v e n son, W. IL : Records of the Borough of Nottingham. Nottingham, 1882 — 1914. II. pp. 42, 139 ; III. pp. 6, 7, 11, 15, 18, 44, 105. 5 Le détail spécifique de la chevelure, les mèches régulières retombant sur le front, se rencontrent sur la figure Je Saint Jean-Baptiste du bas-relief en ivoire, dit de Grandisson (S t o n e, L. : op. cit. pl. 135), bien que dans un arrangement moins régulier. Cette styli­sation curieuse remonte peut-être aux chefs-reliquaires. Voir à ce sujet : le buste de Frédéric I. (Barherousse), 1155 —1171. Transformé plus tard en le chef-reliquaire de St. Jean Évangéliste. Kappenberg, Schlosskirche ; chef-reliquaire à Hanovre, Niedersäch­sische Landesgalerie. (Falke, 0. von — M e y e r, E. : Bronzegeräte des Mittelalters. Berlin, 1935. IL fig. 319 b, 321 a-b ; Grimme, E. G. : Aachener Goldschmiedekunst im Mittelalter. Köln, 1956. p. 36, pl. 15.)

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