Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 21. (Budapest 1962)
PUPPI, LIONELLO: Angelo Zotto et quelques fresques padouanes du XVe siecle
ET QUELQUES ANGELO ZOTTO FRESQUES PADOUANES DU XV e SIÈCLE Le recouvrement récent du fragment d'une grande « Crucifixion », dans la paroi de fond de l'Ancien Réfectoire de l'Abbaye Bénédictine de S. Giustina à Padoue, a permis de poser de nouveau, sur un plan concret, et basé sur une preuve stylistique certaine, le problème du peintre Angelo Zotto, connu jusqu'à présent par les brèves citations contradictoires des anciens historiens de l'art padouan et vénitien : permettant, d'un côté, de recouvrer une personnalité artistique qui n'est peut-être pas négligeable, et d'autre part, et en second lieu, de mettre fin à une équivoque qui dure depuis longtemps. En outre il permet — à mon avis inévitablement — de résoudre le problème de l'attribution, qui depuis longtemps avait attiré mon attention et que présentent quelques remarquables fragments d'oeuvres à fresque de grande envergure, conservés au Musée des Beaux-Arts de Budapest et au Museo Civico de Padoue. Dans la solution de pareilles questions, la possibilité est naturellement implicite d'entamer une discussion sur la situation de la peinture à Padoue dans le dernier quart du XV e siècle, qui n'a pas encore été explorée et n'a pas fait l'objet de recherches minutieuses, surtout dans les filons de la plus stricte et rigoureuse observation quant à Mantegna : toutefois ceci ne sera pas notre tâche, car il nous suffit, cette fois, d'aborder et d'approfondir des questions d'ordre général seulement dans la mesure demandée, et nécessaire pour l'examen spécifique que nous nous sommes proposés et que nous avons annoncé. Le fragment venu au jour à S. Giustina — malheureusement très mutilé et en fort mauvais état, où l'on a du mal à voir le bon larron, si bien qu'il ne mérite pas même qu'on tente à le reproduire, tandis que l'on voit dans des conditions bien meilleures l'extrémité des jambes du Christ crucifié, s'enlevant sur le fond superbe d'une ville entourée de murailles et de collines (fig. 18) — appartient sans doute à la «Crocifiggione del Signore con figure grandi al naturale», vue en effet dans l'Ancien Réfectoire, et rappelée par Brandolese, en 1795, 1 et par Moschini, en 1817, 2 qui l'ont attribuée sans plus au Maître Angelo Zotto, et l'ont daté de 1489, grâce aux mémoires manuscrits consultés dans les Archives de l'Abbaye. Ainsi que le rappelle Muraro dans une note, pour nous de première importance, l'oeuvre subit en 1826, « quand l'ancien réfectoire fut transformé en hôpital des invalides et ensuite en caserne», les mutilations irrémédiables et les dommages dont elle porte la marque, et ce peu qui en reste aboutit dans l'épaisse couche de chaux, de laquelle elle a réapparu «à la suite d'un bombardement lors la dernière guerre mondiale». 3 — Toutefois Cavalcaselle, en 'Brandolese, P. : Pitture, sculture, architetture . . . di Padova. Padova, 1795. p. 99. 2 Moschini, G. A.: Guida per la città di Padova all'amico délie belle arti. Venezia, 1817. pp. 133 — 134. 3 M u r a r o, M. : Pitture murali nel Veneto e tecnica delPaffresoo. Catalogo. Venezia, 1960. p. 92.