Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 20. (Budapest 1962)
MÓRÉ, NICOLAS: La restauration de la « Prédication de Saint Jean-Baptiste » de Bacchiacca
LA RESTAURATION DE LA «PRÉDICATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE» DE BACCHIACCA Le tableau non signé, mais sans aucun doute une oeuvre de Bacchiacca, est entré en 1903 au Musée des Beaux-Arts. Peu de données nous sont connues concernant le sort antérieur du tableau. Il a, autrefois, probablement fait partie de la collection Baciocchi de Florence, et avant d'être acquis par le Musée, il était en la possession de Lajos Németh, collectionneur d'Esztergom. 1 Le tableau a été exposé dans la Galerie des Maîtres Anciens du Musée, or les conditions défavorables de la seconde guerre mondiale et des années qui la précédèrent ont augmenté la détérioration du tableau déjà en mauvais état de conservation, au point qu'il a fallu l'éliminer de l'exposition. Les travaux de la conservation et de la restauration du tableau furent commencés en 1955. Tout d'abord un comité composé des conservateurs et des restaurateurs du Musée a discuté les problèmes que soulevait le travail. A ce moment-là ce fut en premier lieu le mode de la conservation qui donnait à réfléchir, les questions des compléments se posèrent plus tard en cours de travail. Le panneau de peuplier (dim. : 08,5 X 92 cm ; épaisseur : 2,5—2,7 cm) était rongé par les insects jusqu'à la première couche, ce qui a débilité le bois dans une mesure telle qu'en frappant le bois du doigt on observait sous la surface du tableau à maints endroits des parties caverneuses. A ceci contribuait le faible accrochage de la préparation à la craie et de la couche de couleurs, ce qui résultait que la peinture avait tendance à se détâcher en écails de la préparation (fig. 24—25). Ce n'est pas pour la première fois que ce mal a dû se présenter, car, comme il est à présumer, il a été déjà restauré dans la seconde moitié du XIX e siècle. Évidemment cette première intervention avait pour tâche de consolider le faible support de bois et de compléter les parties entretemps détériorées. Nous n'avons pris conscience de la mesure et du caractère des parties abîmées qu'en cours de restauration. Les manques sont très graves, ils s'étendent sur 25 % de la surface, ce qui laisse croire que le tableau a dû tomber du mur, et en se heurtant au sol, les parties caverneuses ou désunies se sont détâchées et se sont cassées en petits morceaux. En plus, le panneau s'est, vers le milieu, cassé verticalement — le fil du bois étant vertical — et à droite il s'est fendu. C'est ce dégât que les premiers restaurateurs se sont efforcés à réparer avec plus ou moins de succès. L'assemblage et la consolidation du support de bois se sont, au cours de notre travail, avérés admissibles, par contre le mode et le résultat du complètement antérieur ne parurent pas convenables. Le panneau a été fixé par 4 Hernes de chêne longitudinales et 6 Hernes verticales, renforcées avec de la colle forte. Le complètement a eu pour but de donner, par le bourrage des enfoncements de la sur1 P i g 1 e r. A. : A Régi Képtár katalógusa (Catalogue de la Galerie des Maîtres Anciens). I. Budapest, 1954. p. 33.