Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 20. (Budapest 1962)
JAKUBIK, ANNE: Un bas-relief Renaissance allemand d'apres Hans Leinberger
UN BAS-RELIEF RENAISSANCE ALLEMAND D'APRES HANS LEINBERGER Parmi les pièces non identifiées de la Collection des Sculptures Anciennes du Musée des Beaux-Arts se trouve un bas-relief de grand format, représentant Sainte Anne Trinitaire (fig. 18). Ce bas-relief faisait partie du fonds du Musée Ráth György et c'est de là qu'il est passé, en 1952, dans notre musée, où il fut enregistré comme l'oeuvre d'un maître allemand actif dans la première moitié du XVI e siècle. 1 Aucune donnée ne nous est connue concernant sa provenance, on sait cependant, que vers 1900 il faisait déjà partie de la collection de Ráth György, où il est passé sans doute du commerce d'art. 2 Le maître du bas-relief représente les trois personnages dans un intérieur gothique. Dans le premier plan la Vierge et Sainte Anne sont assises sur un banc, l'une près de l'autre, chacune tient d'une main une grenade, tandis que de l'autre main elles tiennent l'Enfant Jésus debout entre elles. L'Enfant nu lève son pied droit pour faire un pas, il tend sa main droite vers la Vierge, tandis qu'il repose sa main gauche sur la grenade que tient Sainte Anne. Ce geste de l'Enfant relie pour ainsi dire les deux personnages. L'arrière-plan s'adapte à la structure symétrique du groupe : derrière chacune des figures assises un dossier pris entre deux colonnes et montant jusqu'à la hauteur des têtes, va en fuyant dans un raccourci perspectivique jusqu'au fond de l'espace pour indiquer sa profondeur. Les colonnes sont, au-dessus du socle et aux environs du chapiteau, ornées de feuilles d'acanthe simples et plates. Les chapiteaux sont surmontés d'angelots ailés, aux gestes vifs vêtus d'une robe longue ; ils tiennent d'une main une table d'attente, et étendent l'autre main l'un vers l'autre. L'espace intérieur, une nef gothique représentée dans un raccourci perspectivique ne sert que d'arrière-plan, les personnages eux-mêmes ne sont pas disposés dans l'espace. Les proportions équilibrées, la composition symétrique d'une bonne structure, et les figures vigoureuses dénotent un maître, sinon excellent, mais bien formé. Néanmoins, quelques détails, tels le dessin incertain des bras des deux femmes avec lesquels elles tiennent l'Enfant, les colonnes taillées avec peu de soin et la structure perspectivique de l'architecture, pas trop exacte, permettent de supposer que le maître du bas-relief a travaillé d'après un modèle, ce qui, dans la sculpture allemande des XV e et XVI e siècles — surtout après la diffusion des gravures — était un phénomène assez général. 3 Le thème de Sainte Anne Trinitaire est un sujet fréquent au 1 N° d'inv. 52.GO. Chêne, 115x89 cm. Aucune trace d'une ancienne peinture n'y est visible, sans doute originairement il n'a pas été peint. 2 R a d i s i c s, J. : Az Országos Ráth György Múzeum Kalauza (Guide du Musée Ráth György). Budapest, 1906. p. 33, n° 75. Selon le catalogue il constituait le volet d'un retable. 3 Sur les rapports entre les gravures et la sculpture v. H e s s i g, E. : Die Kunst des Meisters E. S. und die Plastik der Spätgotik. Berlin, 1935; W i 1 m, H.: Die gotische Holzfigur. Stuttgart, 1940. pp. 12—15. 3* 35