Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 20. (Budapest 1962)

ESZLÁRY, EVE: Le fragment d'un bas-relief italien du XIVe siecle

de femme, la tête inclinée, tournant le dos à l'ange. Son large visage ovale est encadré d'un voile retombant sur les épaules et sur le dos. Malgré le visage détérioré on distingue nettement le front haut, les larges sourcils, les grands yeux et le nez droit. Surtout le nez et les parties autour de la bouche sont endommagés. Sa figure est, comme celle de l'ange, trapue ; la robe lisse retombant jusqu'aux pieds est plus simple que celle de l'ange. Elle tend sa main droite de côté, tandis que sa main gauche, effacée par suite d'une cassure, a dû être tendue en avant, parallèlement à la poitrine. C'est sans doute à travers le bras gauche qu'était rejetée la draperie du voile retombant sur le dos et dont la partie subsistant forme sous le bras des volants décoratifs. L'encadrement et le revers du galbe cassé du bas-relief porte les traces de nombreuses détériorations. Autour de la figure de l'ange et le long du cadre sont visibles les traces d'une couleur verte. Il se peut que le fond plan ait été peint de vert pour augmenter la plasticité des figures décoratives. Près du premier portail de la façade sud de la cathédrale Santa Maria del Fiore de Florence se trouve un bas-relief représentant l'Annonciation (fig. 13).

4 Semblablement à notre morceau, les figures et objets disposés sur le fond plat dans des intervalles plus ou moins grands, sont entourés d'un cadre fortement en saillie. Les figures sont, pareillement au bas-relief de Budapest, sculptées en méplat et sont cernées d'un contour très marqué. Elles occupent le plan du bas-relief pour la plupart dans toute sa hauteur, même les têtes empiètent sur l'encadrement. La manière de représenter les figures dans leurs formes les plus simples est analogue dans les deux bas-reliefs, et les lignes gothiques très mouvementées agrémentent la sculpture de l'une et de l'autre pièce. L'« Annonciation » du dôme de Florence a été exécutée en 1310, et cette date fournit le premier point de repère à la chronologie de tout un groupe de monuments florentins.

5 Ce style local qui vécut dans les premières décades du XIV

e siècle, ainsi que ses particularités ont été étudiés pour la première fois par Bodmer.

8 La plupart des monuments appartenant à ce cercle furent considérés comme les oeuvres de 1'« école de Pisano » non-existante en réalité. Ce groupe de monuments s'était inspiré jusqu'en 1320 en premier lieu de l'orfèvrerie florentine et de la tendance se développant sous l'influence d'Arnolfo di Cambio, et absorbait les éléments du style gothique. Ses particularités stylistiques sont : l'espace divisé simplement par les représentations figuratives ou ornementales, le relief à peine accentué sur le fond lisse, l'effort de ramener la stylisation aux formes les plus simples, et dans une certaine mesure la pénétration de la ligne gothique. Le petit fragment de bas-relief du Musée des Beaux-Arts de Budapest peut être considéré, d'après les marques énumérées, comme l'un des représentants typiques du style local florentin du XIV

e siècle, et enrichit heureusement ce groupe de monuments. Parmi les membres de ce groupe présentant le style local florentin du début du XIV

e siècle, c'est surtout à 1'« Annonciation » citée que se rattache le bas-relief de notre Musée. Non seulement la forme oblongue très allongée, l'encadrement vigoureux sur lequel empiètent les figures trapues, le rythme des figures et des objets 4 Sa photographie est publiée dans Biehl, W. : Toskanisehe Plastik. Leipzig, 1926. pl. 166/b ; Bodmer, IL: Una scuola di scultura fiorentina nel trecento: I monumenti dei Baroncelli e dei Bardi. Dedalo X, 1929 — 1930. p. 633. Je tiens à remercier le Kunsthistorisches Institut de Florence, d'avoir eu l'obligeance de m'envoyer la photographie publiée dans l'article présent. 5 B o d m e r, H. : op. cit. loc. cit. 6 B o d m er, H. : op. cit. pp. 616 — 639, 662 — 678 ; Mitteilungen des Kunsthistorischen Instituts in Florenz. III. Augsburg, 1919 — 1932. pp. 188 — 189.