Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 19. (Budapest 1961)

FENYŐ, IVAN: Sur quelques dessins italiens du XVIe siecle

suggested by that strange passage in St. Jerome where Christ pronounces the words : «My mother, the Holy Ghost, has carried me by one of my hairs.»

14 Nous connaissons plusieures feuilles sorties de la main de Lelio Orsi dont la technique concorde parfaitement avec celle de notre feuille. Nous citerons en premier le dessin évoquant le Corrège, conservé dans les Offices et intitulé «Repos pendant la fuite en Egypte». C'est de ce groupe que fait partie le dessin représentant ^(Adoration des Bergers» du Museo Civico de Reggio Emilia, et la feuille de la «Résurrection du Christ» de la Galleria Estense de Modène. Et c'est à ceux-ci que se rattache la «Pietà» des Offices, ce dessin d'un effet poignant qui servait d'étude au tableau de Modène. La «Chute des anges», dessin conservé au Gabinetto Nazionale délie Stampe de Rome (n° 125.038) ressemble au dessin de Budapest non seulement par sa technique, mais aussi par sa composition mouvementée. Et c'est de ce groupe dont fait partie en outre l'esquisse pour un tableau d'autel du Ashmolean Museum, publiée par K. T. Parker.

15 L'artiste, sur ces feuilles, évite le lavis qu'il a, par ailleurs, souvent employé dans ses dessins, on dirait qu'il a exécuté ces dessins pour servir de modèle à des gravures ou du moins qu'ils fassent l'effet d'être des gravures. Les auteurs du catalogue de l'exposition organisée à Reggio Emilia, situent les dessins énumérés ci-dessus •— non compter la «Pietà» de Florence — ainsi que le dessin de Rome représentant la Chute des Anges (catalogue de l'exposition Corrège à Parme, de 1935), à la période du séjour romain de l'artiste (fin 1554—1555) et démontrent que l'influence de Corrège, qui dans la «Fuite en Egypte» de Florence se fait encore fortement sentir, fait de plus en plus place à des éléments de style michelangelesques. Ils datent la «Pietà» des Offices de la fin des années 1560, et constatent que dans ce dessin on observe, à côté des formes empruntées à Michel-Ange, souvent un rapprochement de l'art du Corrège. (On observe ce rapprochement particulièrement dans le tableau de la «Pietà» de Modène, auquelle le dessin des Offices servait d'esquisse préparatoire.) Dans son effet monumental et en même temps intime, cette «Pietà» est un parent proche du dessin intitulé «Madonna délia Ghiara» de Reggio Emilia, portant la date de 1569.

16 Nous ne connaissons aucune autre oeuvre de Lelio Orsi dans laquelle l'artiste aurait été tellement sous le charme de Michel-Ange que dans le dessin de Budapest. Nous savons que Lelio Orsi, dans le postscriptum de sa lettre de 1559 demande un dessin sur la Chapelle Paolina.

17 Connaissant le dessin de Budapest, cette date est particulièrement importante et intéressante, car le dessin d'Orsi présente non seulement des emprunts aux fresques de la Chapelle Sixtine, mais il dénote aussi des attaches étroites avec les fresques de la Chapelle Paolina. Ainsi dans le groupe désigné, le Saint Esprit représenté en raccourci violent, correspond au Dieu Père de la «Con14 Ce passage de Saint Jérôme se trouve dans Patrologia Latina XXV, col. 1221 D, etE. H. Kantorovicz s'y réfère dans son étude intitulée «The Quinity of Winchester», The Art Bulletin XXIX, 1947. p. 73 et suiv. Selon le postscriptum de la lettre du Professeur Panofsky il n'est pas exclu que la composition de la «Création du monde» ait été exécutée pour la page de titre d'un livre traitant de la réforme du calendrier grégorien. 15 Mostra di Lelio Orsi. Catalogo, a cura di Roberto Salvini e Alberto Mario Chiodi. Reggio Emilia, 1950. Dessins n°s 11, 12, 13, et 31. Voir le dessin du Gabinetto Nazionale délie Stampe de Rome dans Mostra del Correggio. Catalogo. Parme, 1935. Dessin n° 59. — Parker, K. T. : Catalogue of Drawings in the Ashmolean Museum. II. Oxford, 1956. no 420. 16 Mostra di Lelio Orsi. 1950. Dessins no 29. 17 T o s c h i , G. B. la cite comme une lettre inédite : Lelio Orsi da Novellára, pittore ed architetto. L'Arte III, 1900.