Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 19. (Budapest 1961)
FENYŐ, IVAN: Sur quelques dessins italiens du XVIe siecle
SUR QUELQUES DESSINS ITALIENS DU XVI e SIÈCLE A l'exposition intitulée «Copies et faux», organisée en Février 1944 au Musée des Beaux-Arts, figurait un dessin représentant un garçon assis (fig. 45), qui y était classé comme la copie d'un détail de la «Visitation», chef-d'oeuvre de jeunesse de Pontormo, tableau se trouvant dans le narthex de l'église SS. Annunziata de Florence (fig. 44). 1 II est intéressant de signaler que ce dessin a été placé tant à l'exposition, du reste fort instructive, que dans le catalogue immédiatement à côté de la ravissante Vierge de Corrège — identifiée par l'auteur de ces lignes — et que toutes deux feuilles y figuraient comme les exemples de copies qui par leur caractère esquissé «sont susceptibles de faire croire qu'ils sont des originaux». Malgré cela nous ne pouvons pas adopter l'opinion que le dessin en question serait une copie. Il n'est pas douteux que le dessin de haute qualité est sorti de la main de Pontormo. Pas un seul trait du dessin ne permet de conclure à une copie, au contraire, les lignes embrouillées du contour, les nombreux pentimenti et corrections témoignent que le dessin est une esquisse préparatoire typique. La pose correspond parfaitement à celle de l'enfant représenté sur la fresque, ce n'est que le garçon qui semble ici plus âgé. F. M. Clapp, le monographe du maître, n'énumère du splendide et riche oeuvre dessiné de Pontormo que deux feuilles qui sont incontestablement des études préparatoires pour la fresque de l'église SS. Annunziata. 2 L'un des dessins a été fait également pour l'enfant visible sur la fresque, or celui-ci diffère de la figure d'enfant exécutée sur la fresque beaucoup plus que le dessin de Budapest. 3 Nous avons signalé que notre feuille représente elle aussi un garçon plus âgé que le putto de la fresque, par contre le dessin des Offices figure un jeune homme vigoureux. Le pathétique monumental de la représentation, le contreposte du mouvement montrent déjà dans cette oeuvre de jeunesse la forte influence de Michel-Ange, et elle serait inconcevable sans les «Ignudi» que Michel-Ange avait peint quelques années seulement plustôt sur le plafond de la Chapelle Sixtine. Quant aux détails, à la technique, aux lignes et à la façon d'ombrer, Pontormo est encore un disciple fidèle de ses modèles, de Fra Bartolommeo et d'Andréa del Sarto. Dans l'esquisse de Budapest, l'artiste se montre déjà bien plus individuel et plus affranchi de l'influence de son maître Andrea del Sarto que dans la fresque. Cette feuille représente dans l'art du dessin du maître le même style que par exemple le dessin figurant Saint Jean-Baptiste enfant, du Cabinet National des Estampes de Rome. Ces dessins sont des esquisses faites en 1 Országos Magyar Szépművészeti Múzeum. A Grafikai Osztály LXXXI. Kiállítása : «Masolatok, hamisítványok)) (Musée Hongrois des Beaux-Arts. La LXXXF Exposition du Cabinet des Estampes «Copies et faux»), Budapest, 1944. Février. N° 95 — Garçon assis, pierre noire, 244x311 mm. Des collections Poggi et Esterházy. N° de l'inv. 2181. 2 C 1 a p p , F. M. : Les dessins de Pontormo. Catalogue raisonné. Paris, 1914. p. 66. 3 Offices, n° 6542. — V. son illustration dans Clapp, F. M. : Jacopo Carucci da Pontormo. His Life and Work. New Haven, 1916. fig. 7.