Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 18. (Budapest 1961)
RADOCSAY, DENIS: Le probleme des confins de la sculpture en bois gothique de Hongrie. II.
dispense d'une argumentation détaillée, il suffit de rappeler brièvement les marques gothiques se présentant sur la tête de Sv. Benadik d'une manière trop régulière, trop inanimée et stylisée. Ces marques nous convainquent que des liens de parenté plus étroits les rattachent aux monuments gothisants du XVII e siècle, ainsi qu'à la tête gothique tardive de Saint Jean de Tajov, taillée avec un sens réaliste exquis et avec une invention artistique sincère et directe. Pour terminer, c'est cette tête qui soulève la question finale de savoir si les plats de Saint Jean de Sebechleby — Szebelléb et de Jánova Lehota —Jánosgyarmat, 37 cités à propos de celui-ci et jusqu'à présent inédits, sont médiévaux ou bien les produits de l'époque baroque. Les qualités de nos statues énumérées sont variables. C'est à cette inconstance qu'il faut attribuer le fait que nos chercheurs n'en ont parlé que très laconiquement ou ont gardé le silence sur plusieurs d'entre elles. La survie du gothique au XVII e siècle, ainsi que son influence n'étaient auparavant pas non plus inconnues, or un examen très poussé de ce phénomène et le rassemblement de ses monuments n'ont pas encore eu lieu. Ni les spécialistes du moyen âge, ni ceux de baroque, ne les ont jugés dignes d'une étude approfondie. Pourtant, ce groupe de monuments, malgré ses valeurs esthétiques modestes, montre nettement comment les créations de moindre importance et absolument pas caractéristiques d'une période du style peuvent jeter une lumière nouvelle sur des phénomènes de l'histoire de l'évolution peu connus mais méritant une attention requise. L'apparition cohérente — non sporadique et éventuelle — de ces monuments gothisants est susceptible de nous mener à de conclusions nouvelles. Un dépouillement des sources plus soigné et un examen du style plus minutieux pourront donner une réponse aux questions soulevées par les attaches génétiques entre les styles gothique et baroque de Hongrie, thème plusieurs fois traité et volontiers analysé dans l'histoire de l'art allemand. On sait cependant dès aujourd'hui que la « mentalité » apparentée du gothique et du baroque a dans les arts de Hongrie un autre sens que dans les territoires allemands. En Hongrie elle marque plutôt le survie des formes des divers types ou des motifs, et non l'identité ou la parenté du contenu ou de l'expression artistique. Elle n'est aucunement un trait principal de l'évolution de notre art — elle n'est qu'un rameau de celle-ci —et elle est évidemment la plus forte là où les attaches artistiques allemandes, soit médiévaux, soit baroques, ont été plus intenses. Ce phénomène ne peut pas être exposé à une lumière plus vive qu'elle ne le mérite, en retraçant le tableau d'ensemble de notre scuplture du XVII e siècle, on ne pourrait examiner cette tendance gothisante sans mentionner parallèlement la vie des formes Renaissance tardives bien plus importantes, même sa vie future. Pourtant, une image proportionnée du XVII e siècle en Hongrie se dessinera seulement si à côté des traditions Renaissance très vivaces et des éléments baroques naissants, ces réminiscences gothiques se présenteront, et si lorsque ceux-ci s'adaptant l'un à l'autre, rempliront de couleurs différentes mais harmonieuses l'image de ce siècle passé qui demande à être reconstituée. Le gothique a commencé en Hongrie au milieu du XIII e siècle, dans les années qui suivirent l'invasion des Mongols, et a duré, selon les historiens de l'art, jusqu'à 1540 environ. Ils ont considéré le retable de Armäseni —Csíkménaság comme le dernier de nos retables gothiques, mais ont rappelé conformément à leur devoirs — comme aussi au cas de nos monuments gothiques tardifs — la transformation gra37 Divald, K.: Csúesíveskori szárnyasoltárok Bars és Turóc vármegyében. A Magyar Mérnök és Építész Egylet Közlönye XLV, 1911. p. 540. On pourrait poser la même question en rapport, avec la plat en cuivre rouge de Saint Jean, mentionné à Jánoshegy. 6* S3