Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 18. (Budapest 1961)

BALOGH, YOLANDE: Une statuette de Vierge gothique espagnole

UNE STATUETTE DE VIERGE GOTHIQUE ESPAGNOLE Le Département des Sculptures Anciennes du Musée des Beaux-Arts a acquis, en 1959, le torse d'une Vierge en marbre (fig. 18 et 19) typiquement gothique. Malgré ses petites dimensions (46 cm) et son état fragmenté, la fine statuette fait un effet monumental. Sa structure bien équilibrée et en même temps pleine de verve la rattache à la grande sculpture. C'est justement pourquoi elle soulève — bien qu'elle soit un torse et que ses détails soient bâclés — des problèmes fort intéressants. Le premier problème est celui de sa provenance historique. Son ancien pro­priétaire nous a donné à ce sujet des renseignements précises et détaillées : la statuet­te a été achetée par Etienne Bárczy, ancien maire de Budapest, à Burgos dans les années 1920. Cette communication se trouve parfaitement justifiée par la con­frontation de la statuette avec les statues gothiques espagnoles. En effet, l'arran­gement élégant et d'une beauté frappante du drapé de la figure élancée, construite dans une ligne gothique en forme de S, ainsi que les divers motifs de celui-ci, ac­cusent une parenté la plus étroite avec un groupe particulier des statues gothiques espagnoles de la Vierge. Cette relation nous conduit par ailleurs aux questions de l'histoire du style. Le facteur le plus caractéristique du style et de la structure de la statuette est jus­tement la draperie : la robe épousant les formes du corps svelte, simple mais retom­bant dans une ligne prodigieusement monumentale, qui est accompagnée des plis du manteau, arrangés des deux côtés d'une façon absolument symétrique et retrous­sés sous les coudes. Les plis verticaux de la robe et en même temps la figure élancée sont en outre particulièrement accentués par le bandeau par devant très allongé de la ceinture qui entoure la taille hautement placée. On retrouve cette même tombée de la draperie sur trois statues espagnoles de la Vierge : dans la cathédrale de Tolède 1 (fig. 24), dans l'église des Franciscains d'Ulescas 2 près de Tolède (fig. 26), et dans la cathédrale de Palencia 3 (fig. 27). Notre fragment concorde avec ces trois statues presque textuellement, ce n'est que l'attitude de la main droite qui est autre, et un motif particulier en est l'agrafe symbolique retenant le manteau : l'étoile de David. Par contre la longue ceinture et les lignes des plis sont presque identiques, même le noeud du pan du manteau retroussé et retombant sur le bras droit se répète lui aussi sur toutes les statues en tant q'un motif caractéristique rencontré dans d'autres statues espagnoles également. 4 Georg Weise, le monographe de la sculpture espagnole écrit ainsi sur les trois statues gothiques : « So eng ist 1 W e i s e, G.: Spanische Plastik aus sieben Jahrhunderten. Tome I.Reutlingen, 1925. Tome II. Text. Reutlingen, 1927. p. 70. fig. 36. 2 Weise, G.: op. cit. I. p. 31, fig. 92.; II. Text, p. 71.; Tome II. Abbildungen. Reutlingen, 1927. pl. 61. 3 W e i s e, G.: op. cit. II. Text. p. 70.; II. Abbildungen, pl. 60. 4 M a y e r, A. L.: Mittelalterliche Plastik in Spanien. München, 1922. pl. 5.

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