Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960

GARAS, CLAIRE: Carlo Innocenzo Carlone

La mort du prince Eberhard Ludwig (1733) met pour le moment fin à l'activité à Ludwigsburg de Carlone. Il peint en 1734 et 1735 pour l'église d'Einsiedeln deux tableaux d'autel, et travaille entre-temps sur la fresque de la résidence d'Ans­bach. La grande composition allégorique mouvementée, glorifiant sur la voûte de la salle d'honneur le margrave Karl Wilhelm, fait revivre les groupes déjà connus par la fresque du Belvedere (l'esquisse signée de 1734 se trouvait dans une collection privée de Nuremberg). Rentré pour un certain temps dans sa patrie, Carlone ne retourne en Allemagne qu'en août 1736, sur l'invitation de Karl Alexander prince de Württemberg qui l'engage comme peintre de la cour, honoré d'une somme annuelle de 2 500 florins, pour y peindre « alle anfallenden Port­räts als Historien und Fresko Mahlereyen ». 23 En vertu de ce contrat il entreprend en 1736 et 1737 des travaux modestes dans le palais de Stuttgart, et en 1737 dans le théâtre de Ludwigsburg, or la mort soudaine du prince oblige Carlone d'interrompre ce travail, de chercher de nouveaux commettants et de soliciter de nouveaux emp­lois. Il transmet en ces temps là le théâtre de son activitéen Italie; malheureusement cette période de sa vie est encore moins connue que celles d'Autriche et d'Allemagne. En Italie on s'est à peine occupé de l'oeuvre de Carlone, ses tableaux font défaut aux musées italiens et de ses fresques peintes en Italie du Nord il y a peu qui soient connues. 24 Les données sur la genèse des fresques sont fort défectueuses et nous ignorons presque tout sur les commettants et sur la circonstance des commandes. Seules les fresques de la cathédrale de Monza peuvent être datées précisément de ces temps là, des années entre 1738 et 1740. Au début des années 1740 on le retrouve de nouveau en Allemagne où il entre­prend un de ses plus grands travaux, la décoration du nouveau château à Brühl de Clemens August, prince électeur de Cologne. Les plafonds de l'escalier (fig. 71), de la salle d'honneur et de la chapelle, d'une authenticité incontestable et cités par les sources, ont été enregistrés pendant longtemps d'une manière erronée comme les oeuvres d'Adam Schöpf ou de Nicolas Stuber, 25 et Hermann Voss, justement en établissant la paternité de Carlone, insiste, sur l'importance de la recherche des sources en vue de pouvoir identifier les oeuvres des XVII e et XVIII e siècles. 26 Le sujet du plafond de la salle d'honneur est une allégorie servant la politique dy­nastique de Clemens August ; conformément au type de représentation connu, l'empereur Charles VII, trônant dans le costume des empereurs romains, est entouré des Vertus (Force, Foie, Sagesse) appuyant son règne, des dieux olympiques et des représentants des quatre parties du monde. Le long du cadre des figures allégoriques tiennent les portraits en médaille de Clemens August, frère de l'empereur, et de Max Emmanuel, prince électeur de Bavière (père de l'empereur). Sur la fresque de la salle de musique on voit l'allégorie, fréquemment représentée par Carlone, le royaume d'Apollon avec des groupes célestes planant lâchement parmi les capricieux entre­lacs de stuc rococo. Clemens August, le dernier mécène allemand de Carlone, continuera à occuper le peintre même après avoir terminé les fresques de Brühl ; il le charge en 1750 23 Fleischhauer: op. cit. p. 219. 24 V. Arslan, E. : Nota suH'arte di Pietro Magatti. Commentari VIII, 1957. p. 211. 25 Kunstdenkmäler der Rheinprovinz IV. Düsseldorf, 1897, p. 9, pl. XII; F eul­ner, A.: Bayerisches Rokoko. München, 1923. pl. 145 — 147. 26 V o s s, H. : Quellenforschung und Stilkritik. Zeitschrift für Kunstgeschichte II, 1933. p. 176.

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