Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960
ESZLÁRY, EVE: Une statuette équestre baroque dans la Collection des Seulptuies Anciennes
UNE STATUETTE ÉQUESTRE BAROQUE DANS LA COLLECTION DES SCULPTURES ANCIENNES En 1952, une statue équestre en marbre blanc, haute de 45 cm (fig. 54), 1 figurant un chef d'armée, a été remise par le Musée Historique au Musée des BeauxArts de Budapest. Tout ce qu'on a réussi à constater jusqu' ici sur l'auteur de la statuette, c'est qu'il exerçait vers 1700, probablement en Allemagne. La statue équestre, composée pour être contemplée sur une seule face, a un caractère fortement stylisé, tant dans la conception du cheval cabré que dans la figure du cavalier. A l'encontre de la conception quelque peu enjouée, décorative et stylisée, le visage dénote des traits qui permettent de supposer que la statuette n'était pas destinée à figurer comme un objet décoratif, mais qu'elle représentait un chef de guerre célèbre et populaire des environs de 1700. Le nez mince et fortement busqué, les grands yeux saillants, entourés d'orbites profondes et en partie cachés par les paupières épaisses, les pommettes saillantes, les lèvres charnues et finalement le menton accusé (fig. 55) évoquent Maximilien Emmanuel II (1662—1726), prince électeur de Bavière. Nombreuses gravures de la Galerie Historique et plusieurs médailles 2 du Cabinet des Médailles du Musée Historique Hongrois, permettent de reconnaître cette ressemblance. Particulièrement quatre gravures (fig. 56—59) semblent étayer notre hypothèse selon laquelle la statuette en question représenterait en effet Maximilien Emmanuel II, 3 qui à la fin du XVII e siècle avait participé aux combats contre les Turcs et à la réoccupation de Vienne, d'Esztergom, de Bude et de Belgrade, 4 et que les Hongrois voulurent, 1 N° de l'inv. 52.49. 2 On observe cette ressemblance particulièrement sur deux médailles : G o h 1, O. : Budapest emlékérmei (Les médailles commémoratives de Budapest). Budapest, 1899. 1« partie, p. 100, n° 105. Argent, 43 mm, Vente Helbing, le 24 Avril 1903, n° 8572, W 1488. Argent, 34 mm, s. d. 33. n° A/1903. 3 La statuette qui est passée au Musée Historique comme legs d'Etienne Marczibányi, est identifiée dans l'ouvrage édité en 1825 et intitulé « Cimeliotheca Musei Nationalis Hungarici, sive Catalogus Historico-Criticus Antiquitatum, raritatum et pretiosorum cum Bibliotheca antiquaria, et numaria eiusdern institut! », comme la statue de Charles de Lorraine. Comparant notre statue avec les portraits de Charles de Lorraine, nous sommes en mesure de constater que cette attribution est due en premier lieu aux rapports bien connus de ce prince avec la Hongrie, et non à la ressemblance avec ses portraits. Il ressort en outre du texte de la « Cimeliotheca » que la statue est regardée volontiers comme la statue équestre d'un chef de guerre qui fut l'ancêtre de la famille impériale. — C'est M. Georges Rózsa qui a bien voulu attirer mon attention sur la ressemblance frappante entre la tête de notre cavalier avec Maximilien Emmanuel IL Les gravures examinées m'ont confirmé dans ma supposition que notre statuette représentait en effet Maximilien Emmanuel II, prince électeur de Bavière. 4 Voir sur le rôle que Maximilien Emmanuel II a joué dans la réoccupation de Bude, Károlyi, Á. : Buda és Pest visszavívása 1686-ban (La reconquête do Buda et de Pest en 1686). Budapest, 1936. Cet ouvrage en parle à plusieurs reprises en détails.