Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960

KISS, ÁKOS: Un chapiteau de Ja haute époque impériale récemment acquis

gulaires existent déjà dans les courbes initiales des feuilles groupées par cinq, il est vrai qu'à un degré rudimentaire et pour le moment pas encore arrivés à une prépondérance en vue de relâcher la matière. Ils sont encore loin des rainures forcées faites au foret, voire des feuilles raides faisant l'effet de fleurs de givre. 3 Les extré­mités des feuilles d'acanthe accusent la forme de la variante romaine plus arrondie (acanthus mollis), à l'encontre du feuillage grec aux extrémités pointues et dentelées. Les quatre feuilles d'angle naissant derrière la couronne d'acanthe et se termi­nant par des volutes, sont plus conventionnelles et moins réussies. De part et d'autre de chacune d'elles rampent des rangées de feuilles courtes et charnues. Les quatre feuilles d'angle remplacent les bouquets d'acanthe se trouvant habituellement sur les angles. Leur parties supérieures s'enroulant en hélices montent au-dessus de la tranche inférieure du tailloir. Quant aux caractéristiques du style, ce sont les volutes centrales, ne recouvrant que de façon clairsemée les surfaces visibles de la corbeille, que l'on doit considérer comme l'élément le plus essentiel du chapiteau. Un tel ornement du plan central n'était possible que pour les chapiteaux où le double rang des feuilles, par ailleurs habituel, et particulièrement les paires de volutes confrontées bondissant vers les hauteurs, n'existant pas, une place est — vu d'en face — restée libre entre les hé­lices. C'est relativement tard, dans les dernières années de l'époque républicaine qu'on a vu apparaître cette manière de décorer l'espace par des paires de volutes. La double volute lyriforme, formée de feuilles d'acanthes et munie d'une tige mé­diane, est une conquête de la plastique architecturale romaine. Cette forme est elle aussi une invention de la sculpture décorative en pierre, romaine, qui se miton­nant pendant les dernières décades des temps républicains, s'est retrouvée à l'époque d'Auguste. C'est une forme d'Italie qu'on ne rencontre en Orient, comme nous allons voir, dans la suite, que sporadiquement. Nous désignerons comme lieu de sa genèse le territoire médian de l'Italie du Sud, où on s'efforçait d'être plus varié et où on cherchait des formes plus riches et mouvementées. On y favorisait, contraire­ment au goût de l'Italie du Nord, non seulement la structure plus compliquée, mais on déviait aussi plus promptement des formes gréco-hellénistiques, reçues toutes faites, en dépit du fait que c'est ce territoire qui fut en grande partie l'aire principale des emprunts. La prédominance des éléments végétaux est, à l'apogée des arts décoratifs ro­mains du début de l'époque impériale, tellement frappante qu'on pourrait parler littéralement d'une « végétalisation ». Ce goût du naturalisme reste jusqu'à la fin la caractéristique de l'art ornemental romain, en tant que contrepoids constant à l'abstraction. On voit dans le rendu des éléments végétaux, aussi dans le cas présent, un vigoureux naturalisme. L'évolution des ordres de pilastres et de faux piliers ainsi que des éléments architecturaux en trompe l'oeil, employés pour la plupart seulement comme déco­ration, a commencé déjà à l'époque hellénistique, pour obtenir finalement un rôle important dans l'architecture romaine, dans la sculpture décorative, ayant donné naissance à de types très variés, souvent fantaisistes. L'amour incontestable de l'ordre de l'époque d'Aguste a, malgré son engouement pour le décoratif, cessé cette licence dans le cadre d'un nouveau canon. La forme de notre volute est apparue au début sur les chapiteaux de faux­piliers, ce qui a dû être imposé aussi par les surfaces données. Toutefois, la 3 G er kan, A. v. : Einiges zur Aedes Castoris in Rom. RM 60 — 61 (1953 — 54) p. 200.

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