Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960

FENYŐ, IVÁN: Dessins inconnus des Carracci

si le dessin est un original ou bien une copie. Son analogie la plus proche dans l'oeuvre dessiné de Lodovico est la feuille, déjà mentionnée, de la « Visite de Totila », égale­ment au Musée de Budapest, qui a été, nous l'avons dit, publié en même temps que la gravure de Giovannini, par Edith Hoffmann en 1927. Entre le dessin et la gravure les différences sont du même genre qu'entre le dessin du «Déplacement du bloc de pierre » et sa gravure exécutée par Giovannini. Le style de ce dessin ressemble tellement à celui de la « Visite de Totila » qu'il ne pourrait être question que d'une oeuvre sortie de la même main. Pour autant que les deux dessins de Budapest sont des copies, comme Edith Hoffmann l'avait supposé du « Déplace­ment du bloc de pierre », ils seraient non pas les copies de la fresque ou des gravures, mais des dessins exécutés d'après une ancienne esquisse de Lodovico qui différait encore de la rédaction définitive. A notre avis, cependant, le dessin, tout comme la « Visite de Totila », accuse si vigoureusement la manière de Lodovico qu'il faut le considérer comme une oeuvre sortie de la main du maître, aussi est-il un document important et fort intéressant de la genèse du cycle de fresques de l'église S. Michèle in Bosco. 15 D'illustres érudits sont d'accord à constater que la grandiose fresque d'Anni­bale Carracci dans la Galerie Farnese a la même importance dans la peinture archi­tectonique et monumentale que l'innovation révolutionnaire de Caravaggio dans d'autres domaines de la peinture. Annibale a commencé ce travail après avoir terminé la décoration du Camerino Farnese, selon toute probabilité en 1597. C'est alors qu'arrive à Rome Agostino pour aider son frère cadet à achever cette grande tâche. Le travail fut terminé en 1604. L'on sait que l'exécution des fresques était précédée de vastes travaux préparatoires. Annibale avait dessiné énormément d'es­quisses de détails, et nous savons que Francesco Angeloni, ami d'Agucchi, de Do­menichino et de Bellori, était très fier de posséder 600 dessins des Carracci dont la plupart étaient des esquisses pour les fresques de la Galerie Farnese. "Une partie de celles-ci est passée d'abord dans la collection du peintre Pierre Mignard, puis dans celle de Pierre Crozat pour entrer finalement dans le Cabinet des Dessins du Louvre. C'est là que sont conservés aujourd'hui encore la plupart des dessins d'Annibale, et que sont visible au plus grand nombre les esquisses dessinées pour les fresques de la Galerie Farnese. 16 La Mostra dei Carracci de Bologne, de 1956, a présenté 56 dessins qui sont en rapport avec la Galerie Farnese. La collection de dessins clu Musée des Beaux-Arts renferme deux dessins jusqu' ici inédits, qui ont été exécutés pour cette fresque. L'une et l'autre feuilles sont des esquisses de détail pour le tableau représentant le Cortège triomphal d'Ariadne et de Bacchus. L'une, un dessin de très grandes dimensions, figure la bacchante qui, battant du tambour au-dessus de sa tête, danse en tournant férocement devant l'attelage de chèvres de Bacchus et d'Ariadne. La figure de femme nue de l'esquisse 15 Le dessin de sujet identique de la collection Geiger, avec les personnages du premier plan si étrangers à Lodovico, fait bien plus l'effet d'être une copie faite d'après la fresque de Lodovico Carracci. P 1 a n i s c i g, L. — Voss, H. : Handzeichnungen alter Meister aus der Sammlung Dr. Benno Geiger. Wien, s. d. pl. 31. — La feuille de la collection de dessins des Offices est elle aussi un bon exemple de la copie faite d'après la composition (n° 3809). 16 Angeloni, F. : La História Augusta . . . Illustrata con la verità délie Antiche Medaglie. Roma, 1641. p. 251.

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