Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 15. (Budapest 1959)

ENTZ, GÉZA: Deux pierres sculptées a décor de palmettes de Sződ

L'examen des lieux de provenance de nos sculptures permet de conclure avec évidence qu'elles appartenaient toutes à des constructions royales (Esztergom, Szé­kesfehérvár, Szekszárd). Pilisszentkereszt était le territoire du quartier du tribu princier. Selon le manuscrit de Grégoire Gyöngyösi, général des Paulistes, vers 1520, le cloître des Paulistes de Pilisszentkereszt fut édifié vers 1250 sur l'emplacement d'une muette royale. 9 Veszprém était la ville de la reine, et jouait au XI e siècle un rôle particulièrement important. Feldebrő était le quartier de la famille Aba dont le membre prééminent fut en ces temps là Samuel, palatin et beau-frère de Saint Etienne, puis son successeur sur le trône. Il est donc fort probable que l'église de Feldebrő ait été le monastère de Samuel Aha. 10 Bodrogmonostorszeg et Sződ sont à cet égard apparamment éliminés. On peut cependant prendre pour certain qu'aussi ces fragments on fait partie de constructions royales. Sans doute, tous deux étaient, lors de leur découverte, utilisés comme éléments remployés. Monostorszeg et Sződ sont situés dans la proximité immédiate de Bodrogvár et de Vác. Il est donc évident que c'est des établissements royaux que les sculptures à palmettes sont passées à leur places actuelles, ce qui paraît, particulièrement dans le cas de Sződ, très plausible. Les deux fragments sont de si grandes dimensions que leur utilisation originale dans la cathédrale de Vác est bien plus vraisemblable que la supposition selon laquelle il aurait existé à Sződ, au XI e siècle, une église pour laquelle on exécutait des pierres richement ornées. En résumé on peut constater que les sculptures à palmettes sont assurément les témoins d'une activité artistique royale du XI e siècle. Il est évident que dans l'atelier royal travaillaient des tailleurs de pierre qui avaient bien connu le trésor des formes postsassanides de l'orfèvrerie hongroise païenne, caractéristique de cet art, et qui le transposèrent, en modifiant les formes, dans la sculpture de pierre alors moderne. 11 Donc dans l'atelier royal auraient travaillé, à côté des maîtres de formation lombarde, des lapicides hongrois. De nouveaux détails de cette circon­stance se trouvent ainsi éclaircis grâce aux deux sculptures de Sződ qui servaient vraisemblement de base à l'autel de la cathédrale de Vác, édifiée par Géza I. Donc elles ont dû être exécutées dans les années 1070, comme derniers spécimens des sculptures à palmettes. Vu qu'on peut observer encore à la fin du XII e siècle les <J G y ö r f f y, Gy. : Adatok a Pilis megyei monostorok középkori történetéhez (Contributions à l'histoire des monastères du Comitat de Pilis au Moyen Age). Művé­szettörténeti Értesítő V. 1956, p. 283. La donnée relative à la muette royale de Pilis­szentkereszt soulève la possibilité selon laquelle les sculptures de pierre se rattachant à l'art des plaques de sabretaches auraient orné des édifices profanes. Les corniches de Veszprém permettent elles aussi de supposer dans la proximité de la cathédrale un château de la reine ou un palais episcopal. (D e r c s é n y i, D. : Les premiers monuments de la sculpture en pierre de l'époque arpadienne. p. 5 — 7.) Il ne faut cependant pas oublier que parmi les monuments hongrois du XI e siècle on ne trouve pour le moment pas d'édifices profanes. D'autre part on a vu plus haut qu'une partie prépondérante des sculptures à décor de palmettes appartenait en toute évidence ou très probable­ment à des édifices religieux. Donc nos connaissances actuelles nous permettent de prétendre qu'une partie des sculptures à palmettes aurait éventuellement été exécutée pour des édifices profanes. 10 K a m p i s, A.: op. cit. p. 34. 11 Selon Gy. G y ö r f f y les porteuis de l'art postsassanide étaient les Kalises qui se sont séparés de l'empire sassanide. Us ont constitué en Khazarie une partie importante de l'artisanat et se sont ralliés aux Hongrois dans le Etelköz (A magyar nemzetségtől a vármegyéig, a törzstől az országig. De la famille hongroise au comitat, du tribu au pays. Századok XCII, 1958. p. 607).

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