Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 15. (Budapest 1959)

ENTZ, GÉZA: Deux pierres sculptées a décor de palmettes de Sződ

visibles. Pour les autres détails, on distingue seules leur silhouettes. L'ornement a été exécuté avec la technique du relief en creux. Le morceau mineur est absolument identique avec l'autre, mais ne porte que deux palmettes intactes. La troisième est détruite, mais sa place existe encore. Le côté gauche du morceau majeur est cassé, le côté droit et sa surface inférieure sont dégrossis et lisses, par contre le petit morceau est cassé à droite et c'est son côté gauche qui est lisse. On peut donc s'imaginer que les deux pierres aient fait partie d'une seule dalle et que ce n'est que par suite des surfaces de cassures détériorées qu'elles ne s'emboîtaient pas parfaitement. L'ornement entier a dû donc porter au moins dix palmettes. Déterminer la destination de la dalle sculptée de Sződ est fort difficile. Nous considérons les sculptures analogues aux décors identiques en général comme des détails de corniche, ce qui dans le cas de la pierre de Sződ est, en raison de la largeur extraordinaire (90 cm), guère imaginable. Elle ne peut être une table d'autel pas non plus, car dans ce cas la surface sculptée en méplat devrait servir de table, pour la­quelle elle n'est, à cause de l'ornement sculpté, pas utilisable, aussi y chercherait-on en vain le renfoncement pour contenir les reliques. Bien que sur le morceau mineur on y trouve un creux, ni son emplacement, ni sa forme ne répondent à la desti­nation mentionnée ; c'est probablement la trace d'une intervention postérieure. Elle n'aurait pu être pas non plus un encadrement, ni un linteau. Par contre il est certain que l'une et l'autre zones de l'ornement ont dû être faites pour être vues. Nous supposons qu'elle ait été le membre inférieur de quelque construction plus restreinte ou un décor sculpté servant d'empattement. Cette supposition se trouve étayée par la cohérence et par la longueur (220—260 cm) des deux morceaux. La longueur de 220 cm doit être comprise de sorte qu'on ajoute aux dimensions totales actuelles des pierres (130+78 cm) encore 10 à 12 cm pour égaliser les ébrèchemcnts supposés des surfaces de cassure. Dans ce cas il y aurait la place pour dix palmettes. Mais on pourrait supposer aussi que le bandeau sculpté ait compris douze palmettes, et dans ce cas la largeur de l'empattement serait de 260 cm, ce qui n'est pas impossible pour un autel de cathédrale par exemple, c'est que les sculp­tures, comme il ressortira dans la suite, proviennent probablement de Vác. Le chiffre douze a un sens symbolique et pourrait indiquer les douze apôtres, chiffre symbolique fort à propos sur un autel. Un bon exemple de la représentation symbolique des apôtres est le devant d'autel de Magyarszentpál du XIII e siècle (fig. 16), qui se trouve au musée de Cluj (Kolozsvár). 2 Celui-ci porte au centre la croix, et sous celle-ci sur la bordure inférieure, court une ligne composée de douze têtes de clous. L'inter­prétation des têtes de clous comme symbole des apôtres est imposée par la croix et semble bien évidente. La disposition de la ligne de têtes de clous concorde parfaite­ment avec la destination primitive proposée par nous. La palmette signifie très sou­vent l'arbre de vie et elle est un ornement de loin pas aussi abstrait que la tête de clou d'origine normande, donc son sens symbolique ressortira encore plus nettement et explicitement. A l'encontre de l'interprétation en question, on pourrait alléguer que l'ornement d'origine païenne n'aurait, dans les conditions difficiles de l'évangé­lisation, guère pu être admis dans un entourage ecclésiastique. Nous connaissons par contre nombreux exemples où le christianisme adoptait les formes et structures païennes en les remplissant d'un contenu nouveau. Ce phénomène trouve une preuve intéressante dans l'explication des formes et des structures, plus haut exposées, des 2 E n t z, G. : Kolozsvár környéki kőfaragóműhely a XIII. században (Un atelier de sculpture en pierre des environs de Kolozsvár au XIII 11 siècle). Cluj, 1946. p. 10 —11.

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