Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 14. (Budapest 1959)

GERSZI, THÉRESE: Deux dessins inconnus de Friedrich Sustris

Viani, figurant la Sainte Trinité et Saint Michel (fig. 39), et gravée sur cuivre par­Johann I. Sadeler, en 1591. 4 Cette constatation se trouve étayée par un lavis à l'encre de Chine du Cabinet des Dessins de Budapest, figurant jusqu'ici comme l'oeuvre d'un maître inconnu, et qui se rattache à la gravure citée, par un sujet et par des motifs identiques, ainsi que par sa ressemblance stylistique (fig. 40). 5 Les deux compositions ont emprunté au Quattrocento la répartition en deux zones : en haut on voit la Sainte Trinité entourée d'anges, et en bas Saint Michel tenant la balance et le sabre, et également entouré d'anges. Les anges debout de la gravure de Viani­Sadeler rappellent fortement les figures d'anges planant (immédiatement sous le groupe de la Sainte Trinité) du dessin de Sustris qui représente le Sacrifice de l'Ancien­ne Alliance. On peut supposer que Viani a bien connu les deux compositions de Sustris et qu'il en créé une troisième en compilant les motifs des deux premières. Non seulement les caractéristiques techniques et stylistiques des deux dessins de Sustris sont les mêmes, mais le sujet et les motifs en sont eux aussi analogues. Le dessin de la Sainte Trinité, que nous publions ici et qui est jusqu'à présent inconnu, est par contre plus simple et plus tectonique, son tracé est plus frais et plus schéma­tique. L'artiste a dessiné les figures du premier plan avec des traits énergiques, pleins de verve, en augmentant leur plasticité et leur vivacité par un lavis vigoureux. Le dessin des personnages de l'arrière plan est tout à fait schématique, de même que les figures visibles dans l'angle supérieur droit du dessin de Vienne (Albertina) qui représente Phaeton s'apprêtant à monter en voiture (fig. 41). Les historiens de l'art attribuent en général une grande importance à l'influence des maîtres florentins, surtout de Vasari et de ses disciples, sur l'évolution du style de Sustris. 6 La structure et le type des personnages du tableau intitulé «La Sainte Trinité et Saint Michel » sont eux aussi proches des compositions religieuses de caractère analogue, de Vasari et de son école. Il suffit d'indiquer à titre d'exemple le tableau d'autel de l'Assomption dans la Badia de Florence. 7 On a souvent souligné que le contour fermé, qui délimite les formes d'une façon stricte et précise, ainsi que le dessin intérieur décidé dénotent une influence toscane, mais on n'a pas suffi­samment tenu compte du fait que le lavis, qui non seulement donne un caractère plastique au dessin, mais qui accentue aussi l'effet pittoresque, évoque Venise et l'Italie du Nord. Le développé des tons, mentionné par Steinbart à propos du dessin figurant le Cortège de Bacchus (Paris, Louvre), 8 dénote lui aussi l'influence, en géné­ral discutée, de Venise et de l'Italie du Nord. L. Fröhlich-Bum, qui est le premier à mentionner l'influence du Parmesan sur l'art de Sustris, se réfère justement au « Cortège de Bacchus », en même temps qu'à deux autres compositions. 9 Or, selon lui. l'influence du Parmesan se borne à quelques oeuvres seulement de Sustris. Fröhlich-Bum n'a pu connaître les dessins exécutés pour les fresques de la Résidence de Munich, et publiés par Steinbart, dessins qui présentent de nombreux traits de parenté avec l'art du Parmesan. La connaissance de ceux-ci et une analyse approfondie de l'art de Sustris permettent 4 Thiemc — Becker: loc. oit. 5 N° de l'inv. 323. ,,Artiste bavarois vers 1600" : La Sainte Trinité et Saint Michel. Lavis à l'encre de Chine. 187X147 mm. Esterházy (E. 20.9. „Christoph Schwarz") 6 V o s s, H.: Die Malerei der Spätrenaissance in Rom und Florenz II. Berlin, 1920. p. 333 : Steinbart, K.: op. oit. p. 109 — 112; Thieme —Becker: op. cit. XXXII. p. 307. 7 Voss, IL: op. cit. fig. 102. s Stein hart, K.: op. cit. p. 100, fig. 13. s F r ö h 1 i c h —B um, L. : Parmigianino und der Manierismus. Wien, 1921. p. 168.

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