Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 14. (Budapest 1959)

JAKUBIK, ANNE: La Pieta de l'atelier Leinberger

attestée aussi par le fait que les compositions de la Pietà présentent parfois des solutions où les deux personnages principaux sont les mêmes que dans les représen­tations de la Lamentation, mais sans les figures accessoires. 9 Les caractéristiques ci-dessus décrites : le Christ assis par terre devant la Vierge ainsi que la composition triangulaire rattachent notre statue à ce type et la datent du début du XVI e siècle. Dans la plupart des cas le Christ est disposé sur le côté gauche de la composition, par contre dans notre groupe il est assis sur le côté droit, ce qui est plus rare, bien qu'il en existent plusieurs oeuvres du même type, telle la Pietà de Peter Breuer 10 (Zwickau, Marienkirche), la Pietà de la collection Pietz de Rheine 11 (Steinfurt), la Pietà de la Jacobskirche de Nuremberg, 12 et la Lamen­tation de Riemenschneider. 13 En dehors d'une disposition analogue des personnages, notre statue ne présente pas d'autre ressemblance étroite avec les exemples cités. Les caractéristiques de son style rappellent Hans Leinberger. La parenté entre le bas-relief représentant la Lamentation du maître bavarois (Berlin, Kaiser Friedrich Museum) et la Pieta de Budapest a été déjà mentionnée par Alexis Petrovics. 14 Sur le côté gauche de la composition de petit format (15x11 cm), datée par les historiens de l'art de 1516, on voit assise la Vierge, et devant elle, par terre le Christ, le haut de son corps appuyé contre les genoux de sa mère (fig. 31). La Pietà de Budapest est un pendant de ce groupe. A côté des différences insignifiantes, sont fort ressemblants le motif du fichu de la Vierge, retroussé sous le cou, motif caractéristique de Leinberger et de ses disciples, 15 les proportions du corps du Christ, les jambes trop courtes, la ligne brisée de la hanche gauche, due à la courbure du corps, et finalement la draperie s'enroulant en spirale devant le genou gauche. Ce dernier est également un motif caractéristique de Leinberger et apparaît de plus en plus souvent à partir du milieu de la carrière du maître, même ses disciples l'utilisent à nombreuses reprises. Dans le bas-relief de Berlin ce motif a un rôle important sur le manteau de Saint Jean. Une comparaison plus fouillée nous amène à découvrir des différences dans la qualité surtout. Les rapports entre la Vierge et son fils sont, dans la Pietà de Buda­pest, plus froids et plus raides ; l'incertitude de l'attitude agenouillée, déjà mention­née, est probablement due à une méprise de la composition de Berlin. Le traitement de l'anatomie du Christ de Budapest est lui aussi moins réussi et moins expressif. La tête rejetée en arrière du Christ, de Leinberger, les doigts et les orteils raides et crispés de la douleur ainsi que les draperies tourmentées prêtent un effet drama­tique au relief. Tout ceci fait défaut à notre Pietà dont la mollesse des lignes et des formes ainsi que la réserve de l'expression lui confèrent un caractère plutôt lyrique. 9 H e s s i g, E.: Die Kunst des Meisters E. S. und die Plastik der Spätgotik. For­schungen zur deutschen Kunstgeschichte I. Berlin, 1935. p. 56 — 58, PI. 46 — 50. 10 Passarge: op. cit. fig. 40. 11 Passarge: op. cit. p. 78. 12 R é e, P. J.: Nürnberg. Berühmte Kunststätten V. Leipzig et Berlin, 1900. fig. 61. 13 K ü n s 1 1 e, K.: Ikonographie der christlichen Kunst I. Freiburg im Breisgau, 1928. fig. 262. 14 Petrovics, A.: op. cit. (voir la note 3). 15 II apparaît clairement dans le maître-autel de Moosburg, mais on le retrouve chez la plupart des disciples également. Goldschmidt, F.: Darstellungen des Gekreuzigten zwischen Maria und Johannes aus dem Boreiche Hans Leinbergers. Amt­liche Berichte aus den Königlichen Kunstsammlungen XXXIX, 1917 — 18. p. 188.

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